vendredi 30 décembre 2011
Collection Stein
Je n'ai pas du tout aimé la deuxième partie (RDC) : pas mal de cubisme, et l'horrible Gertrude, obèse et mammelue, Gertrude en peinture, Gertrude en sculpture... sauf L'Etudiant à la pipe (Picasso) qui est plein d'humour, et quelques Picabia.
Et dehors, la laideur des Champs-Elysées, avec l'horrible décoration de fête foraine façon années 60, ambiance hula-hop et spoutnik.
Et la collection Netter, à la Pinacothèque, il manquait le vibrato, le machin qui saisit aux cheveux et transporte, ça a failli, un peu devant les Soutine, qui fait vibrer le monde comme je l'entends et me parle de ce que j'ai envie de voir, une vibration dans la matière, un excès, une énergie (?). J'ai aussi retrouvé un peintre que j'aimais il y a longtemps, Utrillo. Impression de solitude et de tristesse.
Les Modigliani, peut-être ?
Peut-on dire d'une collection qu'elle a vieilli ? Tout un pan de l'histoire de la peinture nous passe sous les yeux, et la plupart ne me disent déjà plus rien.Si j'étais collectionneur, je me débarrasserais avec ravissement de ce genre de toiles pour acheter du frais. C'est ce qu'ils font, d'ailleurs.
samedi 24 décembre 2011
Masse de Noël
Le Balzac, dangereusement posé dans la rue en pente, miraculeusement arrêté avant la plongée vers les Champs, le Balzac résiste à l'aspiration et la dissolution dans l'univers du rien. Le Balzac, c'est une parenthèse dans un monde de brutes, une pause, une respiration, une ouverture, une évasion, parce que le Balzac raconte autre chose.
vendredi 16 décembre 2011
Welcome in Vienna
Magnifique. Sans pathos, les faits du quotidien, quand on devient un migrant, c'est à dire rien, privé d'identité, soit en train de migrer, soit en train de survivre, là où l'on a échoué, avant d'aller (ou d'échouer) ailleurs. Plus de famille, plus de maison, plus de papiers, plus de patrie, plus d'avenir, et un présent précaire, à la merci des mesquineries des uns, des générosités (rares) des autres. Une collection d'humanités aux prises les uns avec les autres et avec les avancées de l'histoire, l'arrière-plan politique et administratif auquel ils sont confrontés, chacun à sa manière, selon son style.
SANTA FE
jeudi 15 décembre 2011
Le Cheval de Turin, Béla Tarr
dimanche 11 décembre 2011
Stuttgart
Les promotions de la Sncf mènent à tout : là, c'est Stuttgart, son Schloßplatz, ses musées alte et neue Staatsgalerie,+ Kunstmuseum, sa Königsallee, son marché de Noël.
Tout ça à 3h1/2 de Paris, était sehr gut et le Motel One, excellent hôtel, contrairement à ce que son nom laisse supposer.
lundi 24 octobre 2011
Et puis Bérénice
Mais un coup de barre, et ça repart, avec un délicieux film sur TCM : Ginger Rogers et Fred Astaire dans Shall we dance (L'entreprenantMr Petrov).
dimanche 23 octobre 2011
Quelques films
Nadine Labaki. Comment des femmes libanaises résistent à leur manière dans leur village à la montée des antagonismes chrétien-musulman et aux luttes fratricides. Sympathique, mais facile, lourd. Déplacé ? (un peu idiot, cette farce pleine de bons sentiments).
Habemus papam
mardi 18 octobre 2011
Mi-octobre : Charentes-Maritimes
dimanche 11 septembre 2011
Un festival Tarkovski
Tarkovski
samedi 10 septembre 2011
Et aussi
Les Bien-aimés
Christophe Honoré. Je m'attendais au pire, façon 8 Femmes, j'y suis allée à reculons, accablée d'avance par l'idée de la "qualité française". Mais c'est réussi, entre légèreté et gravité, sans en avoir l'air. Les acteurs sont parfaits. Ludivine Sagnier est épatante, sexy et tout, ses chaussures aussi, et aussi son chéri tchèque. Chiara Mastoianni fait très bien la jeune femme de notre temps. Et Deneuve, c'est Deneuve. Quelques longueurs.
Pain noir
Agusti Villaronga
comme une débile, je ne connais même pas ce cinéaste, qui paraît-il fait depuis longtemps des choses somptueuses. Alors,
voilà un film comme on en fait peu, avec une histoire, une ambiance, un mystère, des rebondissements, un contexte, des personnages principaux et secondaires et tout ça filmé dans une couleur dense et sombre, comme le film. Le personnage principal, l'enfant, est magnifique. C'est un film étonnant, âpre et classique à la fois, violent, d'une très grande beauté formelle. C'est cette rencontre d'une forme somptueuse et de la noirceur des hommes qui transporte (oui, oui, transporte. Oui, oui, c'est bien moi, l'âme humaine sombre et retorse, ça me plaît)
La Planète des Singes
L'homme descend du singe, et y remonte bien vite. Donc, les hommes sont des gros vilains qui ne pensent qu'au profit et qui seront bien attrapés à la fin. Car qu'est la science sans conscience etc. Et les bébés singes, qu'est-ce que c'est mignon, et la belle indienne (?), qu'est-ce qu'elle est mignonne, et le chercheur, qu'est-ce qu'il est sympa, et le papa Alzheimer, comme c'est triste et touchant. Et preuve que les Américains sont bien plus avancés que nous, le directeur du labo est black, et le palefrenier des singes (comment ça s'appelle, quand on s'occupe des singes ?) est blanc, bête et méchant. Alors pourquoi suis-je allée le voir ? Pourquoi pas.
lundi 5 septembre 2011
Epluchure monumentale au Garigliano
Mais heureusement, c'est fini, ils l'ont enlevée. (vers 2013 ?)
Sauf que le paysage est quand même gâché par l'inexorable progression immobilière (le nouveau ministère de la Défense qui promet d'être bien moche).
dimanche 4 septembre 2011
Les plages de Fellini
J'aime les films qui parlent de dévastation. Stalker est mon préféré. Le Sacrifice et Le 7ème Sceau figurent aussi en bonne place. Même chez Fellini, ce que je préfère, plus que l'extravagance chic, plus que les morceaux de bravoure, c'est la désolation, les terrains vagues, les non lieux, les fresques dissoutes. Peut-être parce que Fellini filmait aussi la nostalgie des choses disparues, le cinéma dans les patelins, les saltimbanques, la tristesse des cabarets et celle des hommes solitaires, les agonies dans le petit matin, et le mystère des grosses femmes de son enfance posées sur la plage comme d'extravagants Ovni, recelant des secrets. Qu'est-ce qu'elles disent, ces plages de Fellini ? La fascination pour le non-lieu et le non avenu, l'étrange et l'extraordinaire. Ces chairs sont d'une exubérance sans joie, l'exubérance de l'excès et du débordement. Elles parlent de l'existence massive, de l'être dans sa chair, de l'esprit débordé par la chair, de la matérialité exacerbée de la chair et de la puissance du corps passif et glouton, empâté et empêtré dans des sensations qui ont mis l'esprit en déroute.
Mais la chair exubérante n'est pas que celle des monstres. C'est aussi Anita Ekberg et la fascination qu'inspire un corps parfaitement occupé, le triomphe de mamelles opulentes surmonté d'un visage rayonnant. La beauté femelle et l'affichage sexuel... C'est le charme de Fellini, cette faculté d'enchaîner les hypothèses, cette glissade d'une anecdote à l'autre dans une journée oisive où le héros est confronté aux farces et aux frasques du quotidien. Fellini rebondit sur la densité joyeuse, élastique, généreuse d'Anita Ekberg qui le renvoie à d'autres chairs massives, immuables, c'est l'instant Ekberg contre l'éternité de mammas placidement obèses.
C’est la chair qui est forte, la chair qui mange et boit et dort … et l’esprit qui est faible, hélas. C’est toujours la chair qui gagne, et l’esprit penaud assiste à sa débâcle, tout piteux dans son coin, submergé par le déferlement de la gloutonnerie, de la paresse, de la force des choses …. D’ailleurs, à la fin, la chair gagne encore : quand le corps meurt, la chair continue à vivre en pourrissant et générant larves et vers, tandis que l’esprit est bel et bien muet, à supposer qu’il soit quelque part.
mercredi 31 août 2011
This must be the place
Là, celui qu'on attend, c'est Sean Penn, on ne parle que de ça, ah trop fort, too much, l'immense acteur etc. Donc, je fais comme tout le monde, j'aime Sean Penn, je vais voir. Le réalisateur, je connais pas.
Sean Penn en retraité du rock dépressif, et les barjes et autres zinzins qui peuplent son univers, moi ça m'amuse. Mais j'ai vu des critiques très fâchés trouver ça facile et bidon. Pfff. Ils font les difficiles.
La mort de son père le propulse à New York. Point de départ du fameux road movie. Là aussi, bon nombre de critiques le lui reprochent sévèrement (déjà vu dans Paris-Texas etc). Et si on n'a pas vu Paris-Texas ? Et pire, si on a oublié Paris-Texas ? Moi, je me souviens de l'avoir vu, et de m'être barbée... Alors que j'étais plutôt fan de Wim Wenders. Surtout quand il était abscons (Il faut que je revoie Au Fil du temps, pour voir si c'est aussi bien que ça, 30 ans après, et le fameux Paris-Texas aussi, pour voir si cette fois, je l'aimerai, ou si, définitivement, non).
Bref, ce road movie m'amuse, ça me fait vaguement penser à No Country for old men, dans une tonalité différente, tiens, justement, c'est une question de tonalité, et là, la tonalité, c'est la dérision. (Tout de même, le coup de la pistache !)
Bref, on profite d'une collection de rencontres improbables et personnages, même fugaces, les comportements et réactions à contre-pied, ça m'amuse. Et les images sont magnifiques. (Là aussi, les critiques sont pas contents, ils disent que ça fait pub. Moi, je leur trouve une qualité plastique épatante. On joue complet dans son cinoche. On tricote des voyages, des ambiances, des trucs qu'on a aimé aux Etats-Unis, même et surtout quand c'est bizarre, absurde ou vide).
C'est un drôle de film avec des drôles de gens, qui raconte les choses avec un sens évident de la dérision, qui est l'un des principaux arguments de ce film. Et derrière, une humanité certaine. Réjouissant.
La Piel que habito
Alors là aussi, on attend plein de choses, on ne sait pas quoi, mais quand même, Almodovar, n'est-ce pas, on attend tellement de choses que j'en ai sauté deux ou trois depuis deux ou trois ans, parce qu'il en fait bien un par an, le prolifique, le bavard Almodovar. Encore Almodovar ! C'est fatigant, encore Almodovar.
Eh bien celui-là je l'ai vu. Et justement, c'était encore un Almodovar. Intelligent, tordu, trop bien conçu, trop bien construit. Trop tout. Un peu lourd. Et pas assez... elliptique ? allusif ? évasif ?
jeudi 25 août 2011
Nostalghia
A l'époque, Andrei Roublev m'avait fait une si profonde impression qu'après, je suis religieusement, curieusement, allée voir tous les films de Tarkovski au moment où ils sortaient. Mais je n'avais pas aimé Nostalghia. Je l'avais trouvé lent (ce qui n'est pas un critère chez Tarkovski) et j'avais détesté les apparitions de la femme, pour le rôle pleurard et récriminant qu'i lui donnait. J'avais trouvé Tarkovski misogyne. Je ne comprenais pas la douleur du vieux vis-à-vis de ce qu'il a perdu, ni le spectacle de l'impuissance ; j'avais trouvé ça souffreteux, ou douloureux, complaignant. Je suppose que je n'admettais pas un tel affichage de la dépression, de la faiblesse, de l'être désarmé. Quelque chose de dérangeant au spectacle de l'impuissance passive. Je l'ai revu avec curiosité, éblouie par la beauté des images, la nature étincelante de ces images. Ces lumineuses images de la ruine d'une vie, de la ruine d'une ville, de la ruine d'une âme. Bizarrement, j'avais oublié le personnage du fou et cette hallucinante scène prémonitoire, où il déclame la ruine d'un monde voué au profit et à la poursuite des choses matérielles. Cette scène fulgurante où il est juché sur la croupe d'un cheval figé (statue) d'où il gesticule en vain pour un public de masques. J'avais oublié ces rêveries au bord de l'eau, qui atteignent une perfection qui était amorcée dans Stalker.
Comment parler rationnellement d'un film onirique, qui montre l'état des lieux de l'âme. Une âme tourmentée, obsédée d'images imprégnées proches de l'inconscient. Film noir de Tarkovski. A cause de l'exil ? A cause de la dépression de l'exil ?
Dans Nostalghia, je voulais poursuivre mon thème de l'homme "faible", celui qui n'est pas un lutteur par ses signes extérieurs, mais que je vois comme le vainqueur dans cette vie. [...] Quand je dis que la faiblesse de l'homme est attirante, j'entends l'absence de cette expansion individuelle vers l'extérieur, de cette agressivité contre les gens ou contre la vie en général, ou de cette tendance à asservir les autres pour la réalisation de ses objectifs personnels. En un mot, ce qui m'attire est cette énergie de l'homme qui s'élève contre la routine matérialiste." (Le temps scellé, Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma)
Melancholia
Lars von Trier.
Alors, celui-là, attention, calibre, il faut s'attendre à génie, ou belle facture, ou haute lignée... on n'y va pas vierge. Même si on ne lit rien avant, c'est mon cas, je déteste être polluée par les impressions et avis des autres, et encore pire par les pervers qui racontent la fin. Donc, on arrive, précédé par la réputation du bonhomme et prévenu en sa faveur (qd même, quel cinéaste) et avec aussi un sourcil suspicieusement relevé "quoi ? qu'est-ce qu'il a dit, là, sur Hitler ?" ou plutôt la narine légèrement dilatée, prête à capter un léger (ou fétide, on ne sait pas encore) parfum de scandale . Mais c'est le buzz, échos d'échos colportés, amplifiés, et même si pépé a dérapé, (pourquoi le traité-je de pépé ?) on ne connaît pas le contexte etc. Donc, on va voir un film présumé bon et grand, à ouïr la rumeur.
Et ça marche. Pas tant, sur le coup, à cause des belles images oniriques et parfaites, qu'on pourrait d'ailleurs qualifier d'exercice de style, mais quel style ! dont on pourrait dire aussi qu'elles viennent de plus loin, de Tarkovski, par exemple, et puis d'une certaine lenteur, qui pourrait tenir à distance, mais finalement, ça marche, même si c'est composé, hiératique, élégant comme un paysage de Delvaux. Mais oui, finalement, c'est bien pour ça que ça marche, parce que c'est beau, incroyablement beau, et lent, comme certaines scènes de cauchemar, et travaillé comme une peinture.
Mise sur l'orbite du mariage, Justine en déglingue la mécanique par glissements progressifs (ça commence par l'inadéquation de cette limousine parfaitement vulgaire dans ce chemin de campagne). Donc, Justine glisse, fatalement attirée puis irrésistiblement absorbée, par le trou noir de la mélancolie, sa planète intérieure ( soleil noir de la mélancolie ?)
C'est comme un lent dérapage, et c'est tout le mariage qui dérape. Et quand sa mélancolie devient manifeste, on s'aperçoit que la planète grossit, et c'est la deuxième partie du film où elle se calme pendant que sa sœur se décompose.
vendredi 5 août 2011
Cris et Chuchotements
mercredi 30 mars 2011
Poetry et autres films 2010
lundi 28 mars 2011
A Serious man
A force d'être hyperréaliste, comme vu par un entomologiste qui aurait fumé la moquette, le tout donne une curieuse impression de distorsion de la réalité ? Presque fantasmatique. Peut-être parce que ça commence sous l'égide d'un conte du shtetl sur l'indécidable. Pourquoi ça m'a fait penser à Barton Fink ? Peut-être les cauchemars dans une chambre d'hôtel glauque ? (Au passage, tous les personnages féminins sont consternants, sauf peut-être la séductrice).