vendredi 27 septembre 2019

Bacon en toutes lettres


 

Le cadre et le cercle, l'onirique et la matière, la tension et le relâchement, la lutte et la dissolution, le surréalisme et le rêve. Un cadre limpide, lumineux, transparent, et le surgissement de figures dont le sens est opaque dans le théâtre ou cirque de la vie.
La distorsion, la dissolution, l'éjaculation.
Une porosité organique.
Des figures solitaires, des corps à corps.
De la chair, de la chair, de la matière et des idées.
De la nonchalance aussi, dans le balancement d'un corps.



Le cru de la vie, selon Picasso, ou selon le cri de la nurse (Eisenstein dans Le Cuirassé Potemkine)... explique Bacon, quand il parle des peintres ou des œuvres qui l'ont marqué. "Trap" la réalité, dit-il, dans l'excellent film à la fin de l'exposition, qui donne des clés de lecture. Réinventer le réalisme, pour qu'il soit intense et abrégé. Abréger pour faire un concentré de réalité.

Je ne sais pas ce que j'aurais vu si je n'avais pas suivi une visite guidée, je pense que j'aurais aussi beaucoup aimé cette expo, mais j'ai trouvé l'éclairage particulièrement utile et intéressant (avec des clés que l'on retrouve en partie dans ce fameux film à la fin)


mercredi 25 septembre 2019

Bacurau

****
Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles, coréalisateurs de « Bacurau »
Excellent, déroutant, plein de références à plein de genres cinématographiques (western, film de mercenaires/action, science-fiction, conte social, fable politique... tout ça). On est embarqué on ne sait trop où et comment, et on est régulièrement surpris, intrigué, inquiet...
C'est surprenant, attachant, un très bon film au fin fond de nulle part, (Nordeste) dans un patelin en butte aux manoeuvres d'un politicien pourri (pleonasme ?). Là dessus, un arrière-plan culturel et social bien brossé. C'est une excellent surprise qui fait un tabac au Brésil.