samedi 14 octobre 2023

En bref et en septembre-octobre

La Beauté du geste, Sho Miyake : drôle de film assez touchant sur Keiko, boxeuse japonaise sourde, attachée à son entraînement, à sa salle et à son entraîneur. Ou comment le lien intense qu'une handicapée a construit dans un environnement spécifique résiste aux sirènes de la modernité (artisanat vs business). Une histoire de solitude.

Coup de chance, Woody Allen. Bof. Pâle remake de Match Point. Paris tout en clichés, les riches tout en clichés, joli à regarder mais affreusement convenu

Feuilles d’automne, Aki Kaurismaki. Beaucoup de charme et de tendresse pour raconter une histoire de laissés pour compte et moins que rien. Ou la rencontre entre une employée de supermarché et un manœuvre alcoolique. C'est plein de micro-détails et notations qui font qu'on est touché par la justesse et la délicatesse de ces deux personnages dans un monde de brutalité et de rudesse.

Un Métier sérieux Thomas Lilti : film bien conduit sur le monde de l’école, les élèves, les profs, l’incident du gamin fauteur de trouble… Des enseignants qui prennent leur mission au sérieux.

Le Règne animal, Thomas Cailley : intéressante dystopie et bon suspense autour d’un phénomène épidémique. Le réalisateur sème doute et interrogations sur la nature des événements qui affectent la société et raconte le problème à travers deux personnages, le père et son fils, directement concernés par la chose. On se demande ce qui se passe, on se laisse prendre, Romain Duris et Paul Kircher font une paire excellente, également Adèle Exarchopoulos. Haletant, regard intéressant sur la différence, le conformisme, l'animalité et l'humanité, le dérèglement du monde…

BernadetteLéa Domenach : agréable distraction, on revisite l'ère Chirac avec le sourire. Catherine Deneuve et son complice Podalydes sont drôles dans leur style « understatement » . Ils font bien le job pour raconter l’essor de Mme Chirac hors de la sphère de son mari.

The Creator Gareth Edwards : lutte à mort entre les AI (Intelligences artificielles) et les humains/américains. Ou la question de la frontière entre ce qui est humain et ce qui ne l’est pas. Qui détient les valeurs ? Qui les respecte ? etc. Distrayant, belles images, belle performance technique/effets spéciaux. Du grand spectacle.

Entre les lignes, Eva Husson. D’après l’excellent roman Le Dimanche de mères (Graham Swift) un excellent film tout en finesse et sensualité douce raconte une journée particulière dans la vie d’une jeune domestique, Jane Fairchild, et son retentissement dans la vie de l’écrivaine qu’elle va devenir (Glenda Jackson). Eva Husson observe à fleur de peau les émotions, les saisons, l’air du temps, le temps qui passe, le mystère de la création…  C’est une prouesse tout comme sa composition des ambiances et des décors d’une société et d’une demeure anglaise aristocratique. L’actrice principale (Odessa Young) est une pure merveille. C’est un très beau film sensuel et sensible.

Odessa Young