mardi 24 janvier 2023

La Conspiration du Caire

 

Tarik Saleh. Le jeune Adam, fils de pêcheur, reçoit une bourse pour étudier à la prestigieuse université religieuse Al Azhar du Caire (équivalent du Vatican pour l'islam sunnite). Il a beaucoup à apprendre... Notamment quand il va se retrouver au cœur de sombres machinations pour que la nomination du nouveau Grand Imam reste sous le contrôle de l'Etat. La morale, la justice, le droit, tout est bafoué, tous les coups sont permis. Film sombrement immoral et magnifiquement construit.

Tarik Saleh : cf entre autres Le Caire confidentiel 

Suédois d'origine égyptienne par son père. Cf le Monde : https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/10/29/tarik-saleh-realisateur-de-la-conspiration-du-caire-tiraille-entre-la-suede-et-l-egypte_6147807_3246.html

jeudi 19 janvier 2023

Joyland

Joyland. Saim Sadiq. Qu'il est dur d'être pakistanais et de vivre dans le carcan d'une société où personne ne s'appartient et où chacun vit sous le regard des autres. Une société où le sexe est tabou et n'arrive à faire surface que sous la forme exaltée et vulgaire d'un cabaret érotique. Plus dur encore si on est homosexuel plus ou moins avoué et homme au foyer : Haider est affectueux, serviable, très utile dans la famille mais incapable d'égorger une chèvre, incapable trouver du travail... Il finit quand même par trouver un travail inavouable : danseur à Joyland, le parc d’attractions de Lahore, dans les chorégraphies de la belle Biba, chanteuse transgenre qui le trouble. La famille, respectueuse des injonctions patriarcales, est plutôt aimante et solidaire, chacun tient son rang comme il peut, mais l'ensemble finit par être sérieusement affecté. Le film raconte très bien la complexité des aspirations individuelles au sein de l'ensemble plus vaste des contraintes familiales.

mercredi 4 janvier 2023

La Passagère

Héloïse Pelloquet. Le film que je n'avais pas l'intention d'aller voir (j'avais raison) :  c'est mortellement prévisible et convenu, une banale histoire d'amour ? de crush ? d'adultère ? on ne sait pas trop, ce qui est sûr, c'est que la femme mûre (Cécile de France, courageuse femme de marin-pêcheur qui même-au-cœur-de-la-bourrasque-reste-impeccablement-bouclée) et son apprenti adolescent sont attirés l'un par l'autre et qu'il s'ensuit ce qui doit s'ensuivre. Avec en prime une description par le menu de la rude vie de marin-pêcheur. Et de la chaude camaraderie entre gens du même monde (la communauté de l'île où tout le monde se connaît et où il s'agit de ne pas trahir ni dévier). 
Et finalement, après qu'on a patiemment subi les péripéties de l'affaire, y compris leurs torrides ébats amoureux, arrive, expédié dans les 5 dernières minutes, ce qui est peut-être le sujet du film : comment cette femme assume jusqu'au bout sa liberté de désirer, d'aimer et de ne plus aimer.