dimanche 11 septembre 2011
Un festival Tarkovski
Tarkovski
samedi 10 septembre 2011
Et aussi
Les Bien-aimés
Christophe Honoré. Je m'attendais au pire, façon 8 Femmes, j'y suis allée à reculons, accablée d'avance par l'idée de la "qualité française". Mais c'est réussi, entre légèreté et gravité, sans en avoir l'air. Les acteurs sont parfaits. Ludivine Sagnier est épatante, sexy et tout, ses chaussures aussi, et aussi son chéri tchèque. Chiara Mastoianni fait très bien la jeune femme de notre temps. Et Deneuve, c'est Deneuve. Quelques longueurs.
Pain noir
Agusti Villaronga
comme une débile, je ne connais même pas ce cinéaste, qui paraît-il fait depuis longtemps des choses somptueuses. Alors,
voilà un film comme on en fait peu, avec une histoire, une ambiance, un mystère, des rebondissements, un contexte, des personnages principaux et secondaires et tout ça filmé dans une couleur dense et sombre, comme le film. Le personnage principal, l'enfant, est magnifique. C'est un film étonnant, âpre et classique à la fois, violent, d'une très grande beauté formelle. C'est cette rencontre d'une forme somptueuse et de la noirceur des hommes qui transporte (oui, oui, transporte. Oui, oui, c'est bien moi, l'âme humaine sombre et retorse, ça me plaît)
La Planète des Singes
L'homme descend du singe, et y remonte bien vite. Donc, les hommes sont des gros vilains qui ne pensent qu'au profit et qui seront bien attrapés à la fin. Car qu'est la science sans conscience etc. Et les bébés singes, qu'est-ce que c'est mignon, et la belle indienne (?), qu'est-ce qu'elle est mignonne, et le chercheur, qu'est-ce qu'il est sympa, et le papa Alzheimer, comme c'est triste et touchant. Et preuve que les Américains sont bien plus avancés que nous, le directeur du labo est black, et le palefrenier des singes (comment ça s'appelle, quand on s'occupe des singes ?) est blanc, bête et méchant. Alors pourquoi suis-je allée le voir ? Pourquoi pas.
lundi 5 septembre 2011
Epluchure monumentale au Garigliano
Mais heureusement, c'est fini, ils l'ont enlevée. (vers 2013 ?)
Sauf que le paysage est quand même gâché par l'inexorable progression immobilière (le nouveau ministère de la Défense qui promet d'être bien moche).
dimanche 4 septembre 2011
Les plages de Fellini
J'aime les films qui parlent de dévastation. Stalker est mon préféré. Le Sacrifice et Le 7ème Sceau figurent aussi en bonne place. Même chez Fellini, ce que je préfère, plus que l'extravagance chic, plus que les morceaux de bravoure, c'est la désolation, les terrains vagues, les non lieux, les fresques dissoutes. Peut-être parce que Fellini filmait aussi la nostalgie des choses disparues, le cinéma dans les patelins, les saltimbanques, la tristesse des cabarets et celle des hommes solitaires, les agonies dans le petit matin, et le mystère des grosses femmes de son enfance posées sur la plage comme d'extravagants Ovni, recelant des secrets. Qu'est-ce qu'elles disent, ces plages de Fellini ? La fascination pour le non-lieu et le non avenu, l'étrange et l'extraordinaire. Ces chairs sont d'une exubérance sans joie, l'exubérance de l'excès et du débordement. Elles parlent de l'existence massive, de l'être dans sa chair, de l'esprit débordé par la chair, de la matérialité exacerbée de la chair et de la puissance du corps passif et glouton, empâté et empêtré dans des sensations qui ont mis l'esprit en déroute.
Mais la chair exubérante n'est pas que celle des monstres. C'est aussi Anita Ekberg et la fascination qu'inspire un corps parfaitement occupé, le triomphe de mamelles opulentes surmonté d'un visage rayonnant. La beauté femelle et l'affichage sexuel... C'est le charme de Fellini, cette faculté d'enchaîner les hypothèses, cette glissade d'une anecdote à l'autre dans une journée oisive où le héros est confronté aux farces et aux frasques du quotidien. Fellini rebondit sur la densité joyeuse, élastique, généreuse d'Anita Ekberg qui le renvoie à d'autres chairs massives, immuables, c'est l'instant Ekberg contre l'éternité de mammas placidement obèses.
C’est la chair qui est forte, la chair qui mange et boit et dort … et l’esprit qui est faible, hélas. C’est toujours la chair qui gagne, et l’esprit penaud assiste à sa débâcle, tout piteux dans son coin, submergé par le déferlement de la gloutonnerie, de la paresse, de la force des choses …. D’ailleurs, à la fin, la chair gagne encore : quand le corps meurt, la chair continue à vivre en pourrissant et générant larves et vers, tandis que l’esprit est bel et bien muet, à supposer qu’il soit quelque part.