mardi 10 juin 2014

Glückliche Tage, La Colline

S. Beckett, mise en scène Stéphane Braunschweig, avec une actrice géniale, Claudia Hübbecker, intelligente, nuancée, légère, et même drôle, et tragique, dans sa résistance au néant de l'existence. Les rares objets qu'elle tire de son sac et qu'elle manipule, le matériel hétéroclite qu'elle tire de sa conscience, qu'elle manipule avec la même distance, ou détachement, et l'étrange tendresse qui la lie à Will, qui mène une étrange existence conjointe et parallèle, à deux pas de son mamelon. Au début, ses journées ont un semblant de cohérence : bribes de vie, bouts de phrases ou d'images, le regard d'un passant, de lointains souvenirs, des traces de poème. Ils font la trame de ces  jours qui s'écoulent dans le désert pendant qu'elle coule dans le néant de son mamelon. Peu à peu, le semblant de cohérence se désagrège. La parole devient compliquée. La perte du corps et des repères se radicalise. Avec cette mise en scène et cette actrice, la pièce a pris une incroyable puissance d'incarnation, alors qu'il n'est question que d'un univers, ou d'une conscience, ou d'une vie qui se délite.

mardi 3 juin 2014

D'une vie à l'autre

A partir de l'histoire des enfants nés de père allemand en pays occupé et rapatriés après guerre dans les orphelinats de l'Allemagne de l'Est : une femme est retournée en Norvège dans les années 60 retrouver sa mère et construire sa vie (son mari, sa fille, son métier). Questions et enquête sur son identité. Bien fichu, bien documenté (?)

Pas son genre,  Lucas Belvaux : (le prof de philo et la coiffeuse) gentil film. Emilie Dequenne (la coiffeuse) est épatante.

May in summer, Cherien Dabis : new-yorkaise et jordanienne, chrétienne ou pas trop ? La jolie  new-yorkaise vient préparer à Amman son mariage avec son chéri (jordanien new-yorkais lui aussi, mais de famille musulmane). Retour aux sources et questions d'identité de l'intello-bobo. Un peu le catalogue des questions à se poser, choc des cultures etc, Peinture des relations familiales intéressante (les sœurs, la mère, le père remarié).

Sous les jupes des filles : grosse daube avec d'aimables actrices. Enfilage de perles.

Bird people

Pascale Ferran. Anaïs Demoustier pleine de grâce. Qui suis-je, où vais-je, où cours-je se demande l'architecte en transit pour Dubaï, pendant que la jeune bonne observe le monde qui l'entoure avec une grâce toute juvénile. Tout ça dans les non-lieux du RER, de l'aéroport et des couloirs d'hôtel. Ce film sur le lâcher prise a du charme, la séquence avec l'illustrateur japonais est délicieuse.