vendredi 17 janvier 2020

Les Siffleurs

Assez déroutant, vu que tout le monde trahit tout le monde, tout le monde espionne tout le monde, à coup d'écrans de filatures ou de vidéosurveillance, et tout le monde ment à tout le monde. En gros, flics et truands sont sur la piste du magot de la drogue, qui a disparu, mais tout le monde parle double ou triple langage, et plus encore quand il s'agit de parler la langue des siffleurs, qu'eux seuls comprennent, pour communiquer de loin et à l'insu des autres. Donc personne ne sait plus qui en est où, pour quoi et contre qui.
L'histoire va et vient de personnages en circonstances et revient sur des points de vue différents, selon les personnages. C'est assez virtuose, dans un univers tout aussi déroutant que le déroulé de l'intrigue : paysages étranges des Canaries, décors improbables et non sans poésie lugubre, motel bizarre avec un non moins bizarre tenancier de motel et fan d'opéra, et des références multiples au cinéma et aux studios de cinéma,
Le tout dans une lumière et une ambiance limite sinistre avec des studios de tournage à l'abandon, des salles d'interrogatoire glauques, des appartements aussi glauques, le paysage minéral des Canaries...
Ajoutez une dérision certaine, avec une tonalité entre cynisme et humour noir... Ça donne ce drôle de film intelligent, irracontable et somme toute assez drôle.

dimanche 12 janvier 2020

Le Mans 66

James Mangold. Je n'ai jamais eu le moindre intérêt pour les automobiles, les courses automobiles ou les 24 Heures du Mans, mais j'ai adoré ce film plein de tension et de suspense qui raconte comment un ex-pilote devenu ingénieur-artisan mécanicien, Carroll Shelby (Matt Damon) recyclé dans le business automobile conçoit, avec un pilote de génie, Ken Miles (Christian Bale), une Ford capable de damer le pion aux Ferrari etc.
En gros, une histoire où la passion et le génie des deux "potes", des free-lance, affrontent l'autorité du boss (Henri Ford 2) et de son staff hiérarchisé et manipulateur. Deux versions antagonistes de l'esprit d'équipe, deux visions du monde et un excellent moment de cinéma, avec une solide facture classique, de l'adrénaline et des personnages bien campés, qui racontent à la fois l'Amérique pionnière et l'Amérique industrielle et capitaliste.

vendredi 3 janvier 2020

Brooklyn affairs

(Motherless Brooklyn), Edward Norton : New York années 1950. Lionel Essrog est détective privé. Il enquête sur le meurtre de son mentor et ami Frank Minna. Est-ce parce qu'il souffre du syndrome de la Tourette qu'il est si vigilant et efficace pour détecter de rares indices, et en tirer de brillantes déductions. Au fil d'incursions dans les clubs de jazz de Harlem, les taudis de Brooklyn, le très chic Manhattan, il découvre des secrets compromettant sur l'administration de la ville de New York…  Bien prenant et scotchant
8/10