lundi 5 septembre 2011

Epluchure monumentale au Garigliano

Voici le Pont du Garigliano avec sa courbe métallique étirée au dessus de la Seine. Il allait bien avec les sablières sur les quais et l'idée plus ou moins ambiante de friche industrielle. Il enjambait un paysage vacant, au ban de la ville, où le regard se perdait au delà du périphérique, vers la banlieue du soleil couchant. Vers l'est, c'était à peine Paris, juste un panorama de promesses touristiques, (Trocadéro, Tour Eiffel, Sacré-Coeur ... ) parce que le pittoresque parisien commence un pont plus loin, à Mirabeau.
J'aimais bien cet endroit qui hésitait à devenir quelque chose, et incarnait encore la modernité des années 60, à peine dérangée par la masse vitrée de France Télévision. Si ce pont avait été inscrit comme paysage urbain significatif, il n'aurait pas subi l'outrage géant, rouge, jaune et rose, épluchure monumentale dont l'agonie bariolée s'éternise au-dessus de la Seine. Ode à la culture du recyclable, désespérément muette, laidement inutile, la Cabine de Sophie Calle domine la gangrène immobilière des espaces périphériques et gâche la perspective.

Mais heureusement, c'est fini, ils l'ont enlevée. (vers 2013 ?)
Sauf que le paysage est quand même gâché par l'inexorable progression immobilière (le nouveau ministère de la Défense qui promet d'être bien moche).

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