dimanche 8 juillet 2012

Faust


Alexander Sokurov
Une plongée dans la matière : et pour commencer, dans les entrailles d'un autopsié, puis tout est filmé avec un mélange de désordre et de passion méticuleuse, les visages, les objets, les corps, le village, la taverne, des caves, des chambres, des souterrains, le lavoir, la pierre, la terre, les odeurs, les trognes, les salles, la densité des corps, les conflits, bagarres, la faim, la pauvreté, la misère, la mort, et la radieuse figure de Margarete, aperçue, perdue, retrouvée, et son sexe radieux, lui aussi, cet émouvant buisson de lumière, c'est une humanité de soudards et de trognes, et la figure du docteur Faust en quête de l'âme, ou du siège de l'âme, ou de lui-même, et qui finit par vendre la sienne, presque par mégarde, par les roueries orthographiques de son compère. (Mephisto, son compère ? une histoire de double, sans doute). Il y a des longueurs, la caméra en fait trop, on perd le fil, on oublie la moitié de ce qu'ils se disent, mais cette bizarre déambulation de Faust et Méphisto, en usurier difforme, dans ce monde improbable (moyen-âgeux?) est assez fascinante.
C'est un film d'images et de force visuelle, les mots qui se baladent là-dessus, ils se perdent, s'évanouissent, on ne comprend pas tout, on s'ennuie aussi, il y a des morceaux magnifiques, toute la fin est magnifique, et le rire de Faust à la fin des fins, est génial (c'est inclus dans le mythe, ce rire de Faust ? ou c'est Sokurov qui l'a inventé?)
C'est là que j'ai appris ce que signifiait Mauricius (le Mephisto du film) : le sombre, bon sang, mais c'est bien sûr.

Summertime

Matthew Gordon
Une Amérique rurale, délaissée, pauvre, (Mississipi) et un gamin pauvre dans ce monde là, double peine, largué par son père, et par sa  mère, dont il attend l'hypothétique retour. Ce gamin a tout du pré-délinquant, en rupture avec l'école et la société, et n'est pas loin d'avoir des ennuis avec les flics, mais paradoxalement, malgré ces handicaps, il a intégré tout seul dans son coin toutes les valeurs de l'Amérique (aimer sa famille, bosser dur pour elle) et prend très au sérieux son rôle de soutien de famille de la grand-mère mutique et du petit frère. Il comprend aussi qu'il a tout faux au départ et que son indépendance ne fait pas le poids face à l'institution. Mais il sort du film en expliquant qu'il lui faut se construire, bosser pour devenir son boss : toujours ce positivisme. En contrepoint le grand frère médiocre, paresseux, qui avait un talent et une chance (le foot) mais qui l'a gâchée. 

La Part des anges

Ken Loach

Comment échapper à son destin de prolo-jeune délinquant ? Par les travaux d'intérêt général ? Plutôt par la dégustation de whisky. Très bien. Une histoire bien construite, humour, sur fond de peinture sociale.

dimanche 1 juillet 2012

Pendant ce temps, les Pyrénées ariégeoises, par grand beau temps.