vendredi 16 décembre 2011

Welcome in Vienna

Axel Corti (réalisateur, décédé en 1993) et Georg Stefan Troller (scénariste), 
(= Wohin und Zurück) en 3 films
-Dieu ne croit plus en nous
-Santa Fe
-Bienvenue à Vienne

DIEU NE CROIT PLUS EN NOUS
Magnifique. Sans pathos, les faits du quotidien, quand on devient un migrant, c'est à dire rien, privé d'identité, soit en train de migrer, soit en train de survivre, là où l'on a échoué, avant d'aller (ou d'échouer) ailleurs. Plus de famille, plus de maison, plus de papiers, plus de patrie, plus d'avenir, et un présent précaire, à la merci des mesquineries des uns, des générosités (rares) des autres. Une collection d'humanités aux prises les uns avec les autres et avec les avancées de l'histoire, l'arrière-plan politique et administratif auquel ils sont confrontés, chacun à sa manière, selon son style.

SANTA FE

Les émigrants arrivent en Amérique  :"c'était plus beau de loin". Tentative d'ancrage. Effets de la transplantation. Ils sont en morceaux, sans identité, sans attaches, sans boulot. Ils mentent, ils friment, ils se donnent l'air de... mais ils sont vides, vidés, humiliés : le photographe Topper, qui rêve d'un travail à Life, le comédien (Friedheim), qui va appeler Lubitsch, Wilder, l'écrivain-épicier, vidé de ses mots, pétrifié, exclu de sa langue, et sa fille Lissa (Adèle), qui ne ressent plus rien, et regrette l'époque où elle était la petite fille de son papa, et où son père disait : "l'écriture est mon hobby, ma vie, ce sont mes 2 femmes" (sa femme et sa fille). 
Topper  : "ceux qu'on aime (qui vous aiment) ne sont pas un cintre pour vous porter"
Madame Schapiro, qui frime avec son fils qui a si bien réussi à Kansas City, le couple pitoyable du neuro-chirurgien et sa femme "on nous connaissait à Cologne", vieux, et plus encore que les autres, déclassés, hors d'usage, la muette, Frau (Komarek?)
La forme de solidarité et de sociabilité qui unit ces gens, qui se retrouvent au café viennois, au bureau du travail, au Delicatessen de l'écrivain-épicier...


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