dimanche 8 juillet 2018

Au poste

Ne rien lire avant d'aller le voir. Il faut se laisser prendre par surprise.
De Quentin Dupieux, avec Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig et une collection de personnages étonnants dans une normalité bizarre parce que tout est familier mais bizarre, comme si la réalité subissait des distorsions. Le ton est donné avec la première scène (un peu longue), qui laisse perplexe. Le cadre principal, un poste de police, est apparemment normal, mais pas tout à fait,  le commissaire (Benoît Poelvoorde) pareil, avec cette manière curieuse de mener l'interrogatoire. On est dans une sorte de réalité parallèle. Apparemment normale mais plutôt foutraque voire onirique -façon cauchemar- et même surréaliste. C'est le talent du film, cet apparemment normal frisant l'absurde, qui laisse le spectateur dans un entre-deux permanent, ne sachant à quelle réalité se fier.
C'est déroutant.

dimanche 1 juillet 2018

Have a nice day

Comédie noire d'animation chinoise écrite et réalisée par Liu Jian . C'est curieux comme les films chinois donnent une vision déprimante de la Chine, profondément matérialiste et avide, avec son lot de laissés pour compte du miracle du capitalisme à la chinoise. Un prolo (chauffeur) vole un gros paquet d'argent à son patron, un mafieux. S'ensuit une course poursuite pour récupérer l'argent, avec divers protagonistes qui interfèrent et s'emparent tour à tour du fric. Prétexte pour décrire des caractères : c'est struggle for life à tous les étages, pas l'ombre d'une hésitation pour voler et trahir à qui mieux mieux. L'avidité mène la danse. Quelques intermèdes savoureux (discours sur la liberté en 3 points) ou kitshissimes ( nous irons à Shangrila). Beau dessin (ligne claire) pour planter un décor sinistré, des paysages urbains plutôt pourris, et une réalité sociale qui ne l'est pas moins. Pas étonnant que les autorités chinoises n'aiment pas ce film.