mercredi 23 août 2023

La Bête dans la jungle


Patrick Chiha. Drôle de concert de louanges. J’ai trouvé ce film fastidieux, prétentieux et poussif. Il peine à reconstituer l’ambiance de folie d’une boîte de nuit essentielle, censée condenser, 25 ans durant, l’essence de la nuit. L’éternité de la nuit vs le temps qui passe. Un univers électrisant où l'on se ruait corps et âme, enturbanné de musique et de danse, en quête de jouissances de tous bords, extases et ivresses diverses, tourbillons et séduction, transe à l’unisson, magma d’illusions et de désirs, exaltation d’une dérive collective aux heures ultimes où ùbris et eros se confondent.
C’est probablement ce que Chiha voulait montrer, mais il faut puiser dans ses ressources personnelles pour voir ce qu’il veut dire. Comme s’il y avait un film aseptisé sur la peinture de ces nuits. On regarde des gens s’agiter, non sans talent, l'essentiel n’y est pas. Il n’a pas su ou il a fait exprès, il regarde ça avec le regard de John l’ectoplasme (Tom Mercier), le regard extérieur d’un grand navet frigide planté au bord de la scène en attendant ce qui doit lui arriver d’exceptionnel. Et nous, on fait comme lui, on reste spectateur de cette intention et on attend. On n’en finit pas d’attendre.  Et on s’ennuie. Forcément, on n’est pas May, la gracieuse May (Anaïs Demoustier) qu’il entraîne dans sa quête obscure, avec sa force d’attraction de trou noir. Et la malheureuse de s’engouffrer dans la lumière noire de ce personnage immobile. Penché sur la nuit mais étanche. Comme moi.

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