mercredi 9 février 2022

Une Jeune fille qui va bien

Quelle arnaque toutes ces aimables critiques. Apparemment, Sandrine Kiberlain est sympathique et on ne veut pas la blesser en disant du mal du film. Mais cette jeune fille qui va (trop) bien génère un ennui durable et profond. Ses inlassables répétitions en vue du Conservatoire, ses inévitables dîners dans sa sympathique famille, son adorable grand-mère complétée d'un adorable papa et d'un non moins adorable frère (tout le monde il est gentil), ses amours naissantes... Tout va bien, même si un beau jour on doit porter l'étoile ou tamponner d'un "juif" sa carte d'identité : donc en effet, en arrière-plan, très très en arrière, il y a un vague soupçon que ça ne va pas si bien (genre antisémitisme) et on ne voit même pas que la France est occupée. Bref, cette jeune fille envahie par sa jeunesse est complètement aveugle à ce qui n'est pas son monde et ses préoccupations d'adolescente. Soit. Ça arrive, surtout à cet âge. Mais alors pourquoi en faire un film et surtout ce film insipide, sans émoi et sans aspérité. Même si l'actrice est charmante (quoique : exaspérante à force de sourire inexorablement, aimablement, charmantement, primesautièrement... Elle est souriante (puisqu'elle va bien). Légère, sympathique et aveugle en toute circonstance. Même quand son partenaire de scène disparaît, ça l'intrigue mais ça ne lui fait pas plus d'effet que ça. Elle ne suppose même pas qu'il a pris la tangente à cause de la montée des mesures antijuives, ni qu'il a pu être arrêté. Ou alors S.Kiberlain voulait montrer que l'adolescence est un âge un peu stupide et borné à ses propres et uniques centres d'intérêt ?

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