samedi 26 février 2022

Les Poings desserrés

Kira Kovalenko (32 ans), prix de la section Un certain regard au Festival de Canne. Regard sur un univers sinistre et verrouillé, dans un pays sinistre proche de la Géorgie (Ossétie du Nord), sans couleur et sans âme, avec une route, une zone minière, une sorte de village- usine pour les travailleurs de la mine, et rien de rien, à part le boulot (à la mine ou à la mairie), un terrain vague où faire rugir les moteurs en dérapages contrôlés, l'école (qui sert aussi de salle de bal local) et une micro boutique-bazar minable, où travaille justement Ada (Adadza), la plus enfermée de tous, tenue en laisse par "l'amour" de son père (dictature patriarcale) et par "ses" hommes : un soupirant vraiment lourd, le petit frère vraiment collant, et le grand frère, figure possible de la libération. Le jeune fille est pieds et poings liés dans les liens de cette micro-société étouffante, où elle va mal à tous points de vue et ne peut que serrer les poings de détresse et d'impuissance en rêvant de partir. Sauf si le retour de l'aîné, parti à Rostof, arrivait à débloquer la situation. C'est très bien ficelé (c'est le cas de le dire) et complètement déprimant. On étouffe devant ce portrait effroyable d'un pays, d'une famille, d'une jeunesse. C'est aussi déprimant qu'un film des frères Dardenne. On est content quand c'est fini.

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