vendredi 29 décembre 2017

Bangkok nites

Très beau film du Japonais Katsuya Tomita, centré au départ sur l'histoire de Luck, prostituée de luxe à Bangkok, et le monde qui va avec. Le film s'étoffe de diverses figures, et bifurque quand elle rencontre Osawa, un ex-amant japonais, qui l'accompagne chez elle, dans le nord-est de la Thaïlande. L'envers du décor, des paysans pauvres qui vendent leurs filles, puis le film part avec Osawa sur des chemins de traverse.
C'est complexe, désepérant et attachant, poétique et pragmatique.

http://abonnes.lemonde.fr/cinema/article/2017/11/15/bangkok-nites-dans-l-envers-des-nuits-chaudes-thailandaises_5214919_3476.html


jeudi 28 décembre 2017

Pense bête


  • William Boyd, Ces chemins que nous n'avons pas pris, Agréable, aussitôt lu, aussitôt oublié. 
  • Gabrielle ou le jardin retrouvé, Stéphane Jougla.  Petite musique entêtante, avec charme, finesse et  poésie. 
  • La Griffe du diable, Lara Dearman (meurtres en série à Guernesey) : pas mal dans le genre lecture de train
  • Alma, Le Clézio : profond et puissant, belle évocation, belle langue, belle tendresse pour un monde évanoui, nostalgie d'un monde disparu, celui de Maurice et le nôtre à une plus grande échelle.


samedi 11 novembre 2017

A Beautiful day

Lynne Ramsay. Bof bof. Ce vétéran hanté par la maltraitance de son enfance et le traumatisme de l'Irak gagne sa vie en se livrant à de basses besognes de nettoyeur/homme de main. Jusqu'au jour où il doit retrouver la fille fugueuse d'un sénateur. Tout ça est prétexte à abuser d'hémoglobine, de gros plans sur un marteau criminel, de flash-black, et à montrer une énergie de bulldozer employée à éliminer les obstacles et autres malfaisants sur son chemin. Là dessus quelques scènes outrées sur les bizarreries de la maman et de la relation mère-fils. Bref, c'est assez glauque et pas très passionnant. Et Joachim Phoenix épaissi et caché derrière sa barbe, c'est pas vraiment ça.  En plus la réalisatrice abuse des plans très rapprochés. C'est fastidieux, voire pénible. Sans aller jusqu'à dire que c'est une daube (quoique) c'est en tout cas démonstratif, monolithique et laborieux.

Au revoir là haut.

J'aime la gravité légère avec laquelle ce film abordé l'absurdité de la guerre, la mauvaiseté des salauds, le cynisme clairvoyant des puissants, la solitude et la détresse des artistes, la bêtise humaine. Et là dessus, le pivot, le narrateur, le brave gars, l'honnête homme, même s'il se fait complice d'une escroquerie. Dupontel est parfait, timide, respectueux, charmant, maladroit, et aussi rebelle à sa manière. Un homme droit qui se dévoie quelque peu dans un monde tordu. Un joli film qui donne envie de lire le livre.

mercredi 20 septembre 2017

Faute d'amour

Le compte n'y est pas. On retrouve le scalpel de Zvyagintzev pour détailler une humanité individualiste et médiocre, autocentrée, incapable de voir plus loin que l'assouvissement de ses désirs et l'écran de son smartphone.
On voit donc un couple au tournant de l'ennui, ou plutôt un peu plus tard, quand la haine s'en mêle, qu'ils deviennent insupportables l'un à l'autre, et qu'ils sont déjà embarqués dans la 2ème saison, où chacun est en train de refaire sa vie ailleurs. Sauf qu'il y a un gamin entre eux, le cadet de leurs soucis. Et même l'empêcheur de baiser en rond.
Une fois que Zvyagintzev a planté le décor, il ne se passe plus grand chose. Quelques traits pour conforter le constat de départ, quelques scènes pour élargir le propos ( la quête populaire pour organiser des battues), quelques portraits complémentaires (les mères, par exemple) mais l'essentiel du film se dilue dans ces fameuses scènes de recherche de l'enfant ; les personnages et situations campés au départ n'évoluent plus. En somme, on reste un peu sur sa faim.

mercredi 30 août 2017

120 battements par minute

Robin Campillo. C'est âpre et bien, entre social et intime, et le réalisateur se sort bien d'un exercice périlleux, en passant sans à coup de la fresque de groupe et actions coup de poing à la peinture de personnalités et de motivations différentes. Le film parle de politique et de désir, d'amour et de sexe, d'amitié aussi. Sans en faire trop, sans entrer dans la caricature, le didactique, le larmoyant. Il montre des gens cash, lucides, fêtards, militants, caustiques, incroyablement vivants. Leur lutte pour sortir le sida du ghetto des homos, drogués, taulards... leur lutte contre l'inertie du pouvoir, le cynisme des labos.  Il montre aussi l'angoisse de morts en sursis devant cette monstruosité qui ronge les corps par tous les bouts.
Et surtout, il montre l'air de ce temps là, où les gens vivaient effrontément en appelant à  la révolte et à la jouissance. On avait oublié que ça pouvait être comme ça. Parce que ça, c'était avant.

mardi 22 août 2017

Une vie violente, échos

Thierry de Peretti. Est il vraiment important de comprendre les tenants et aboutissants de l'engagement de nationalistes corses ?  Le film ne fait pas vraiment comprendre qui est qui dans la lutte, sauf qu'il y a apparemment une dérive mafieuse et que les "purs" ont été supplantés. Alors qu'ils disent agir au nom de la nébuleuse "peuple corse". Peuple qui garde une dimension fantasmatique, puisqu'on ne le voit jamais. À moins que ce soient les femmes qui l'incarnent ? Elles restent largement au second plan dans cette micro société de machos où les bonnes femmes qu'on voit ne servent pas à grand chose d'autre que baiser, ou faire la bouffe, éventuellement les deux quand on se marie. Nationalistes purs et durs ou mafieux, ils font aussi peur les uns que les autres. Leur société en vase clos, leur culte de l'honneur et de la virilité, leur violence, leur immoralité par incapacité à remettre en cause la légitimité de leurs exactions, leur référence à une valeur supérieure et impalpable (le peuple corse) fait penser à  d'autres terroristes, ceux de notre époque, qu'on imagine facilement fonctionner eux aussi en vase clos autour d'un leader et vivre déconnectés du reste du monde pour "se monter le bourrichon" au nom de l'idéologie qu'ils ont construite autour du leader suprême, Allah.
(Le personnage principal, l'intello de service, est celui qui fait le plus pitié, pris dans ses contradictions, son recul, son besoin d'analyser, comprendre et théoriser. Son destin de merde en deviendrait poignant.)

lundi 21 août 2017

Une Femme douce / A gentle woman

Serguei Loznitsa. Des trognes, des figures, de ces gens qui se chamaillent dans les queues, trinquent dans les trains, vous invectivent si vous êtes sur leur chemin, des grossiers personnages occupés à défendre leur pré carré, rouspéter contre leur voisin, déplorer la grandeur perdue de la Russie et invectiver les ennemis fantasmatiques qui ont causé son déclin. Ils sont gros comme les pauvres, mal habillés. Ils ont le franc-parler de ceux qui ont oublié qu'on peut mettre les formes dans les relations avec autrui. Ils sont amers, dépossédés de leur grande Russie, chère patrie, mythe confondu avec celui que Staline avait érigé en URSS. Où est la grandeur perdue ? Elle s'arrête à la hauteur de ceux qui ont le pouvoir : les fonctionnaires de la poste ou de la prison, de la police ou de l'armée, la mafia. Elle verse dans l'arbitraire et la corruption.
La première scène montre une femme seule sur une route poussiéreuse, au milieu de nulle part, débarquée d'un bus brinquebalant. Dans ce monde déliquescent, cette femme digne plutôt que douce (en anglais, ils ont traduit par gentle?, mais que signifie krotkaya ?) et doucement obstinée, cherche à savoir pourquoi son colis ne peut pas être transmis à son mari emprisonné. Dans sa quête, elle rencontre une collection d'humains trop humains, veules, soiffards, machos, gouailleurs, égoïstes, brutaux, avides ou méchants. Des rencontres bizarres, inquiétantes, dont on se demande à chaque fois sur quoi elles vont déboucher. Sa quête est prétexte à montrer de vraies grosses tranches de vie à la russe. Plusieurs scènes sont tournées de très près, on est quasi submergé par l'hyperréalisme caricatural des situations, comme dans les moments où l'on est dépassé par une situation qui vous échappe. Comme dans un cauchemar. Des scènes débordantes, débridées, rigolardes, paillardes, mais aussi des scènes à rendre fou, à se taper la tête contre les murs, tellement règne l'arbitraire et la loi du plus fort, avec le sentiment de tourner dans un bocal dont les parois se rapprochent et où la logique se dérobe.
Ça raconte un monde économiquement et socialement déglingué, plutôt désespérant.

dimanche 20 août 2017

Films d'août

Dunkerque : tout ce qu'il faut là où il faut pour raconter le grand spectacle de la guerre (rapatriement des troupes anglaises acculées à Dunkerque). Si on aime les belles reconstitutions à grand spectacle, bien filmé et tout et tout...

Je préfère la surprenante histoire d'Avril et ses filles, film mexicain assez dérangeant qui raconte comment une très jeune fille,17 ans, décide de garder son bébé et comment sa mère s'en mêle.

Le Caire confidentiel est assez captivant pour le thriller (qui a tué la belle chanteuse?) et pour la peinture sociale d'un monde déprimant à force d'être corrompu et antidémocratique. Les flics, les politiciens, les hommes d'affaires... qui manipule et trahit qui. Le tout sur fond de printemps arabe.

Que dios nos perdone : la traque d'un tueur de vieilles. Les rivalités dans le commissariat, le duo improbable entre le flic bègue et futé et son collègue grande gueule, un sanguin facilement à la limite du hors jeu. L'enquête piétine, le psychopathe frappe toujours et arrive toujours à s'échapper mais le cercle se resserre. Intriguant, haletant et stressant.

vendredi 18 août 2017

Lectures d'été

Je ne sais pas trop pourquoi je les ai choisis ni comment ils sont arrivés dans ma sphère. Sans doute parce qu'ils sont dans l'air du temps : Au fond de l'eau parce que c'était le second roman de Paula Hawkins après La Fille du train. Bofbofbof. Bien constuit, bien mené, mais lecture convenue, sans surprise, et un mois après il ne me reste rien de cette histoire de femmes qui vont se noyer dans la rivière du coin.
Après, j'ai lu La Recluse, encore une fois "le dernier de"... Fred Vargas en l'occurrence.  Pas mal, intelligent etc mais là encore, un peu fastidieux de la voir tricoter les fils de son intrigue super bien fichue, rhohhlala, quelle surprise.
Après il y a eu L'homme qui s'envola, d'Antoine Bello. L'histoire d'un homme à qui tout a réussi mais qui organise sa disparition parce qu'il se sent prisonnier de son univers. Avec un enquêteur super futé missionné par les assurances pour vérifier s'il a vraiment disparu. Jai déjà oublié le pourquoi du comment. Ça ne devait pas être si important. Même quand je le lisais, je n'étais pas convaincue. Tout m'avait l'air un peu trop parfait. Mais les lecteurs de Babelio ont l'air enchanté.
Puis la bonne surprise : Le dimanche des mères, de Graham Swift : subtile histoire des relations entre une bonne et un fils de famille dans la campagne anglaise vers 1920. Intelligent, avec narration au scalpel de ce qui se dit ou pas entre deux personnes de classes sociales aussi incompatibles. Excellente lecture.
Puis viennent Les Mémoires d'un chat, du japonais Hiro Arikawa. Un chat de gouttière adopté, mais dont le maître doit se séparer. La quête du repreneur potentiel permet de passer en revue divers "types" et manières d'être, avec une vision assez optimiste et morale de la vie. Pas mal. Assez charmant.

Lectures d'été 2

Le vrai grand morceau, c'est Règne animal, de Jean-Baptiste del Amo. Puissant dès les premières lignes. Mérite mieux que 3 lignes.
Sinon, Agatha, de Frédérique Deghelt, cherche à percer le mystère de la disparition d'Agatha Christie pendant 3 semaines. Bavard et un peu gnagnan.
Les Mandible de Lionel Shriver (auteure d'Il faut qu'on parle de Kevin). C'est la saga à l'envers de la réussite d'une dynastie américaine. Quand l'économie s'emballe et se déglingue, quand les E.U sont gouvernés par un président latino, quand la suprématie mondiale déserte l'Amérique du Nord, quand le travailleurs sociaux s'en tirent mieux que les cadres sup... c'est plutôt bien vu, malin et rigolo. Même si les analyses économiques sont trop fouillées et indigestes.
Chaleur (Joseph Incardona) et Avant que les ombres s'effacent (Louis-Philippe Dalembert) : cf post dédiés.

mardi 8 août 2017

Chaleur

https://www.finitude.fr/index.php/auteur/joseph-incardona/
Chaleur : drôle d'histoire de championnat de sauna en Finlande. L'affrontement de deux êtres hors du commun et que tout oppose sur fond de kermesse stupide qu'est ce championnat absurde.

vendredi 21 juillet 2017

dimanche 9 juillet 2017

Enchantée, M. Calder


Enchantée, M. Calder, je vous connaissais à peine, tout juste vos mobiles, j'ai découvert votre profondeur et votre légèreté, votre sens de l'humour et de la dérision, des sculptures et une notion extraordinaire de l'espace, la plénitude des couleurs, des lignes et des formes qui jouent et se répondent sans cesse et sans erreur. Belle découverte, et beau contrepoint avec le site d'accueil, le musée Soulages tout en noir.

Calder acrobate




Calder aérien




Le Cirque Calder







vendredi 30 juin 2017

Charroux


Ou plutôt la belle campagne de Charroux. Joli village en position dominante sur la campagne.

mercredi 28 juin 2017

Moulins

Ne pas rater l'excellente visite guidée de la maison Mantin. Et le musée qui va avec. Sinon, jolie ville, avec une belle architecture et un beau passé.
Revenir pour visiter le musée du costume de scène.

La boutique de Bernard Sérardy, créateur du Palet d'or.

samedi 3 juin 2017

Le froid augmente avec la clarté, théâtre de la Colline

Certes, il y a quelques redondances, mais la "musique" circule bien entre les personnages qui incarnent 4 figures en miroir de T.Bernhard à différentes étapes de sa vie et évoquent les tourments qui l'habitent. Cette valse à 4 temps (un peu sinistre - c'est Thomas Bernhard !) nous balade aux confins de son écriture fouisseuse, implacable. J'y suis allée avec une certaine méfiance, et j'ai trouvé un spectacle plutôt séduisant dans le genre noir total.
Claude Duparfait, qui a créé le spectacle et joue une des figures, s'est principalement inspiré de romans autobiographiques de Bernhard : L'Origine et La Cave, et a créé le personnage du grand-père (Thierry Bosc = figure initiatrice à l'intelligence du monde) d'après un autre de ses romans
Thierry Bosc, Claude Duparfait, Pauline Lorillard, Annie Mercier, Florent Pochet

lundi 29 mai 2017

ARTISTES A SUIVRE


http://www.artistesasuivre.org/bienvenue.html

Artistes à suivre conduit de village en village, pendant 4 jours (le w.e de l’Ascension) à la découverte de peintres, sculpteurs, plasticiens… et la bonne surprise, c’est que la manifestation est de grande qualité. On découvre des jeunes artistes, et des moins jeunes, dans une ambiance très agréable, avec les mairies ou les habitants qui prêtent les lieux d’exposition, organisent des buvettes–restaurants éphémères qui s’installent ici ou là pour restaurer le pérégrinant, c’est à dire le curieux, ou le touriste, ou l’amateur qui déambule au fil des villages.

C’est aussi l’occasion de découvrir les paysages et la nature magnifique de la Haute Vallée de l’Aude, de se promener dans des villages, des églises, des établissements… De goûter le vin de l’Aude, plus précisément les crus et cépages de la région, qui donnent blanquettes et crémants, et d’excellents vins blanc et rouge (en tout cas, chez le producteur qu’on nous avait recommandé).

Chaque année (cette année doit être la 10ème édition d’Artistes à suivre),  des villages différents se prêtent au jeu, et accueillent la manifestation, avec le soutien des communes, du département, de la Région… Avec apparemment une montée en puissance chaque année, puisque les institutions s’aperçoivent que l’affaire attire des touristes qui occupent les hôtels, gîtes, chambres d’hôtes, et consomment d’une manière ou d’une autre.

Trois circuits étaient proposés : vert, rose, orange (il faut à peu près une journée par circuit, si on veut tout voir et prendre son temps.) Le coup d’envoi est donné avec Le Florilège, à Quillan cette année : c’est la gare SNCF désaffectée qui a servi de lieu d’exposition, avec une œuvre par artiste, pour un aperçu d’ensemble. Exercice difficile, et plutôt déconcertant, où l’on se dit bof, bof, bof, tout ça ne me dit rien qui vaille. Erreur, il suffit de partir en campagne, et on change complètement de point de vue en découvrant les œuvres et leurs auteurs ici et là. Voici mes préférés.




A Bugarach

Patrick Desombre

Les toiles de Patrick Desombre claquent et vibrent d’ondes mystérieuses, il offre une nature revisitée, régénérée, il ouvre un œil nouveau sur la surnaturalité d’un monde neuf et comme vierge, comme si la nature venait de se libérer de l’homme et affirmait ses lignes de force.

Les sculptures de femmes fortes de Veerle Van Gorp. Des femme puissantes, belles, dressées de triomphe ou de révolte, fortes d’elles mêmes, de leur vitalité, de leur entité. On a envie de toucher leur matière de terre cuite patinée, celle de femmes un peu rugueuses, sans doute, pas lissées ni policées.

Les grès de Yann Masseyeff… Il travaille le noir et le blanc, le vide et le plein, le vide et la matière, suggère un mystérieux alphabet et l’idée d’un pièce manquante.

Les peintures de Marjoo, bien plus prenantes et attachantes qu’à première vue : cette peintre arrive à suggérer la poésie de la géométrie, le vertige de la rigueur, la vibration de la ligne.

Les tissus de Marta Santos : elle coud, elle attache, elle noue, sa nature généreuse invente formes et couleurs, elle prolifère, elle exubère,


Peintures et totems
Les peintures de Christophe Souques (il fait aussi des totems) éveillent d’étranges échos où il est question de signes anciens comme un alphabet sumérien, et de visions funambules, avec des figures bizarres, des symboles… un univers noir et or qui évoque à la fois l’Egypte ancienne et les mondes intergalactiques, un passé très ancien et un univers futuriste, ou une ambiance cérémonielle dont on ne connaît pas les codes.

A Peyrolles


Le colloque des Féemines

L’extraordinaire Virginie Chomette crée d’inouïes figures en textile. C’est profond, foisonnant, mystérieux, inquiétant. On a du mal à s’arracher à la contemplation de cette fantasmagorie, ainsi qu’à ce colloque de Féemines, tel qu’elle l’a installé dans La Grange de Peyrolles.








Thierry Sellem peint en noir des paysages urbains, et aussi (un peu) des paysages de nature. C’est captivant, dans le genre vide, déserté, comme si les lieux vivaient d’une vie propre, à l’heure où les humains dorment, ou bien ont disparu. Ça ferait penser à ce conte où un enchanteur a emporté tous les habitants, il ne reste que la ville déserte, les rues, les lumières et les ombres.
thierrysellem24@gmail.com




A Quillan


Les photos de Frédéric Lallemand : un paysage, du sable, de l’eau, le grain de l’herbe, le lisse d’un coquillage, le dessin des nuages, tout est extraordinairement beau et révèle les choses sous un autre jour.



Eric Demelis, le graphomane qui annexe les murs, les objets, les cahiers… La  productivité d’un esprit en perpétuelle ébullition, qui bigarre les formes, apparie les espèces, cochon à tête de chat, homme à tête de pieuvre, cigogne caparaçonnée, figures bifaces, et des yeux partout partout… le jeune homme déborde d’images, de mots, d’impressions, un dessin l’illustre parfaitement, c’est peut-être « cohue » (encre de Chine et lavis sur toile)  il déborde aussi d’humour (noir, forcément), par exemple, "tentatives de jardinage en Ardèche", et il ne dédaigne pas d’orchestrer le chaos dans "scènes de déménagement" par exemple. Un homme qui dessine aussi l’angoisse et la colère.




L’humour débordant d’Isabelle Dubuis, peintre animalière et chapelière, avec sa délicieuse Geisha, une hurluburlesque Nativité, la non moins étonnante Santa-Lama, une cochonne très très gourmande, une série de poules… 
www.isabelledubuis.canalblog.com

Santa-Lama

Geisha

Isabelle Dubuis



L’incroyable travail de détissage de Carmen Hay Kolodzey


Les sculptures-céramique de Caroline Hanania : l’humain trop humain dans le métro, au bar, saisi dans ses expressions et postures de la vie quotidienne.

Guilhem Delon, peint comme si vous y étiez, les bars, les halls d’hôtel, les « diners », dans une atmosphère qui évoque Hopper et les années 60. http://guilhem-atiste-peintre.e-monsite.com/
Profession Reporter

Venezia Laguna




La ferraille pas bidon de Bernard Nicolas : bernardnicolas.eu
bernardnicolas.eu








et à Couiza :

Marielle Marty : très beau travail sur la photo. Prédilection pour les friches, ruines industrielles, et la série "maton" (sur le judas des portes de prison)
facebook / Marty M Photographies
marielle.marty@sfr.fr

A Alet


Ce platane, à l'entrée de là où expose M.Poulanges, n'est pas sans évoquer son travail.

Mathilde Poulanges, artiste bibliophage, brûle des livres pour les rendre à leur nature première, celle d’écorces. C’est magnifique (quoiqu’icônoclaste?). Elle explique :
 « … qu’adviendra-t-il (du livre) en ces temps deux point zéro ? Ces livres ... que l’édition gaspille à tour de bras (100 millions de livres neufs sont passés au pilon chaque année en France) et que les géants du monde virtuel ont dans le collimateur, je les brûle… je tente de le faire renouer avec sa nature profonde, sa condition originelle, l’arbre… susciter la réflexion sur notre société productiviste et la paupérisation qu’elle induit… offrir à de bien mauvais livres en partance pour la déchetterie une place de choix dans nos salons. » 




Evelyne Dominault peint des foules d’animaux ou d’humains sur d’immenses manteaux, comme s’il fallait s’envelopper de toute cette humanité, ou s’en protéger. www.saatchiart.com/evelyne.dominault

www.saatchiart.com/evelyne.dominault

Hélène Blondin : ça ne marche pas au premier coup d’œil, mais on poursuit, on s’arrête, on s’attache, c’est plus profond, moins enfantin que ça n’en a l’air, ça parle de figures tour à tour affectueuses ou inquiétantes, de personnages médusés ou sidérés, biscornus, pleins d’effroi ou de surprise. Ça pourrait s'appeler Contes inquiets.
www.articite.fr/Helene-Blondin-Bartenieff
facebook.



Christian Glace, belle exposition de ses pièces, du bois brut auquel il donne vie, dans les ruines de l'abbaye. christianglace.blogspot.fr



PUB : le salon de thé/jardin des Marguerites. Tenu par des anglais qui ont aussi des chambres d'hôtes dans une belle villa de l'époque où le thermalisme battait son plein. Les pâtisseries et le jardin sont délicieux. www.les-marguerites.fr/