lundi 23 janvier 2017

Born to be blue


Robert Budreau. Ethan Hawke et Carmen Ejogo (Jane)
Un film honnête pour découvrir Chet Baker, sa trompette et ses tourments, et craquer pour sa délicieuse chérie (Carmen Ejogo).
Le film commence vers 1965, moment où il va tourner un film évoquant sa carrière, à un moment où il est en perte de vitesse, avant de se faire casser les dents et la machoire par ses dealers. Le film raconte l'addiction, la séduction, les démêlés avec l'agent de probation ou avec son producteur, la relation amoureuse avec Jane, le travail pour pouvoir jouer à nouveau. Et en filigrane, la rivalité avec Miles Davis et la difficulté pour un musicien blanc de la côte ouest à se faire admettre au niveau des noirs du jazz (Birdland à New York)

dimanche 22 janvier 2017

Harmonium

Bienvenue dans une famille japonaise bien correcte, sauf qu'ils sont chrétiens, quoique, ils sont quand même et d'abord japonais. La petite fille prépare un morceau à l'harmonium pour une quelconque prestation à l'école, au temple.... Arrive un étrange étranger (étranger au village, élégant dans son pantalon noir et sa chemise blanche). Bizarrement, le père, tout petit entrepreneur local, accepte non seulement de l'embaucher, mais de l'héberger. S'ensuit une étrange coexistence entre la famille et l'employé, qui prend une place de plus en plus envahissante dans la famille, jusqu'au clash. L'étranger disparaît. Impossible de raconter la suite sans "spoiler" le film.
La vie est ambigüe, le film aussi, mais on se laisse envoûter par ces interactions complexes entre les personnages, cette étrangeté d'un monde où coexistent les registres de la vengeance, du mal, de la culpabilité, qui vont jusqu'à contaminer la génération suivante, celle des innocents.

samedi 21 janvier 2017

Nocturnal Animals

Tom Ford. La vengeance est un plat qui se mange froid. Un emballage glamour chic, (vernissage provoc, villa de luxe, solitude de l'héroïne), et en contrepoint, la route de l'horreur au Texas : c'est la partie haletante du film (le roman que lui a adressé son ex-mari, en qui elle n'a pas cru).
Construit en allers-retours entre la vacuité de la vie de la galeriste branchée, les images du roman qu'elle est en train de lire, et ce que la lecture lui rappelle de son passé de jeune fille/jeune mariée.
Ça peut se voir à la télé.

lundi 9 janvier 2017

Premier Contact

Denis Villeneuve. Quand des ovni arrivent en 12 endroits de la terre, les forces militaires sont sur la brèche. Dans l'arsenal des déploiements stratégiques, les Américains envoient une linguiste éminente, Louise Banks, et un physicien renommé, Ian Donnelly,  pour qu'ils entrent en contact avec l'ovni du Montana. Très belle approche scénique du point de contact, avec préparatifs, suspense etc. Les scientifiques apprennent donc à communiquer avec les "machins", qu'ils appelleront Abbot et Costello, à travers un écran géant, qui donnera lieu à de très beaux effets graphiques. Sont-ils mauvais, dangereux, agressifs ? La progression dans l'entendement occupe l'essentiel du film, et montre comment la structure d'un langage modifie la perception du monde. Les autres gouvernements font simultanément d'autres tentatives pour comprendre les intentions des aliens mais l'inquiétude gagne, le monde commence à penser qu'il faudrait déclencher l'offensive. Sauf que Louise Banks est en train de comprendre quelque chose d'essentiel. L'histoire est attachante, elle prend élégamment ses distances avec les poncifs du genre, et conduit vers une solution et une interprétation surprenantes.

Dans le film je me suis demandé qui étaient Abbot et Costello. Dans Paterson (J.Jarmusch) il y a dans le bar,  sur le mur des célébrités locales, une affiche d'Abbot et Costello. Donc, Wikipedia  : j'ai  (tout) appris sur les 2 comiques, entre autres, que "Costello had been an amateur boxer in his hometown of Paterson, New Jersey.)"
Epatant, non ? 

samedi 7 janvier 2017

Paterson



Jim Jarmusch. Peut-on faire un film avec rien ? oui, sauf que ce rien sont des acteurs d'une nature délicieuse, que les variations sur le noir et blanc sont infinies, déclinées avec la spontanéité craquante de la délicieuse Golfishteh Garahani, que l'art du cupcake confine au sublime, érigé en œuvre d'art du quotidien, de même que le minimalisme élégant de la conduite de bus (Paterson / Adam Driver) est exploré sous toutes ses coutures, de même que les infinies nuances de l'âme canine (Marvin) s'égrènent tout au long du film, et que le paysage du quotidien prend une épaisseur et une saveur rarement égalées. Tout est bon à regarder, la ville qui défile, les figures des passants et du bus, la répétition des lignes, carrés et cercles noir et blanc. Il ne se passe rien, tout est dans la texture du temps qui s'enroule autour de 3 pivots : le bus, la maison, le bar et les trajets de l'un à l'autre. C'est parfois légèrement ennuyeux, mais le tout a une saveur délicate et délicieuse. Alors que tout est extraordinairement banal, plus rien n'a l'air convenu. Ça doit être ça, la poésie minimaliste.

Dans le bar, parmi les célébrités locales affichées au mur, on aperçoit une affiche d'Abbot et Costello, que je n'aurais pas remarquée si je n'avais pas vu Premier Contact la veille. Donc, merci Wikipedia, où j'ai (tout) appris sur les 2 comiques, entre autres, que : As a teenager, Costello had been an amateur boxer in his hometown of Paterson, New Jersey.
Epatant, non ?

lundi 2 janvier 2017

Vu également fin 2016


Les deux que je reverrais volontiers :
Mademoiselle, Park Chan-Wook, excellent film coréen, (d'après roman Du bout des doigts, Sarah Waters, bavard et fastidieux). Une histoire de manipulation : un séducteur fait engager une servante comme complice de ses agissements pour mettre la main sur l'héritage de mademoiselle, qui vit recluse avec son oncle dans un sombre manoir. Un film délicieusement déroutant et élégamment érotique. 

Psycho Raman, sur la piste d'un tueur indien psychopathe. Sombre, violent, efficace
Psycho Raman
Durée : 2h07 min
Pays: Inde
Réalisateur : Anurag Kashyap
Acteur : Nawazuddin Siddiqui, Vicky Kaushal, Sobhita Dhulipala
Genre : Thriller

Résumé :

À Mumbai un psychopathe rôde, convaincu d’être le successeur d’un
célèbre tueur en série des années 1960. Sa folie l’amène à croiser, au gré
des dédales sombres et humides de la mégalopole, la route d’un jeune
inspecteur aussi brillant qu’instable. Entre les deux hommes, chat et
souris, s’installe un jeu de miroir troublant.

Le dernier film d’Anurag Kashyap (Gangs of Wasseypur, Dev D., Ugly) a été
présenté à la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier festival de
Cannes.


Les autres :
Moi Daniel Blake, Ken Loach. Un chômeur âgé, malade, aux prises avec la dictature de l'administration sociale informatisée. Rencontre une jeune femme isolée avec ses deux enfants, dans une situation sociale calamiteuse, elle aussi. Sobre, efficace, sinistre et humain 

Le Fils de Jean, Philippe Lioret : Mathieu ne sait pas qui est son père. Un jour, un appel téléphonique lui apprend qu'il vient de mourir et qu'il a deux frères. Mathieu décide d'aller à l'enterrement à Montreal. Personne ne sait qu'il existe. Pas mal, bien vu. 
Frantz (Ozon) Après la guerre de 14-18, un soldat français vient dans la famille de son ami allemand, mort à la guerre. Elégant, bien fait. 
Sully, Clint Eastwood. La belle histoire du capitaine courageux qui a fait amerrir son avion sur l'Hudson, et la reconstitution par les diverses commissions d'enquête pour juger s'il a fait ou non une erreur de pilotage. Efficace.

Ceux que je ne reverrai jamais :
Kiss me deadly, Robert Aldrich (traduit par En 4ème vitesse) Un grand classique, paraît-il, où je me suis copieusement ennuyée. Déjà oublié l'histoire et le reste.
Une Vie, Stéphane Brizé. Lire le roman absolument, le film est très très ennuyeux et interminable. (Scènes lumineuses et solaires quand ça va bien, ombre et pluie quand ça va mal). Et pourtant, Judith Chemla habite le rôle, comme ils disent, et tous les acteurs sont bons. (Mais Yolande Moreau dans le rôle de la baronne mère, c'est très très bizarre).