vendredi 26 septembre 2014

Un homme très recherché


Anton Corbijn
Traque et conflits d'intérêts entre services de police et services secrets pour mettre la main sur un Tchétchène arrivé clandestinement à Hambourg. Philippe Seymour mène la danse à sa manière, avec son équipe, pour ferrer les gros poissons, en remontant les petites prises. Mais la police et la CIA ont une approche différente et des méthodes plus expéditives. Tout le monde tient quelqu'un en son pouvoir et le manipule. Mais qui manipule qui ? D'après John Le Carré. Intelligent, tordu et amer. Avec le regretté Philip Seymour Hoffman.

Gemma Bovery

Anne Fontaine.
Luchini fantasme sur sa voisine (très craquante il est vrai). C'est mignon, mais rien qui ne soit très convenu. Bon d'accord, il faut en dire plus : ça se passe en Normandie et Luchini, boulanger et voisin, mais aussi lecteur et rêveur, se met en tête que sa nouvelle voisine est une Emma Bovary en puissance (son nom s'y prête, Bovery, jusqu'à son mari qui s'appelle Charles). Luchini se met donc à accumuler les indices pour que les faits coïncident avec sa vision : l'amant du château voisin, le voyage à Rouen... Mais Gemma vit sa vie à sa façon.

Niki de Saint Phalle 1 : les états de la femme






Niki de Saint Phalle 2 : l'état du monde


Niki de Saint Phalle 3 : l'état du rêve



Monet, Impression, soleil levant


Encore Monet ? Mais oui, ça marche toujours. Expo vue par hasard et par chance au tout début (0 queue, et moins de 10 personnes par salle = un miracle à Marmottan) pour contempler la fameuse Impression : le tableau par qui tout est arrivé, qui n'a pas toujours été la star qu'il est devenu. L'expo raconte l'histoire en règle de ses fortunes diverses, de collection en collection. Elle se livre aussi à une investigation assidue pour déterminer le plus précisément possible où, qd, comment le tableau a été peint. Démonstration assortie de croquis et de photographies du Havre. Soit.
Et surtout : les sublimes précurseurs, Jongkind et Boudin, et Monet : Le Port du Havre, effet de nuit, Le Bassin du Commerce, Vue de l'ancien avant-port (+ une vue du Havre par Turner) et aussi Le Boulevard des Capucines, La Rue Montorgueil, Le Pont de l'Europe, Le Train dans la neige (locomotive), les (ennuyeuses) Tuileries.
Quelques contemporains : Pissarro, Les Boulevards extérieurs (Berthe Morisot, Sisley, Renoir...)
Pour regarder les tableaux (et toutes les infos) :
http://www.marmottan.fr/fr/presse-musee-2498

mardi 23 septembre 2014

Near Death Experience : festival Houellebeq

J'y suis allée en me disant que Houellebecq allait faire du Houellebecq, genre exténué et gravement dépressif. Et c'est bien ça, mais passé le premier 1/4 d'heure, où se profile la menace d'un film ultrachiant, où il ne se passe rien, finalement, je me suis bien amusée. Même si les sujets d'amusement sont minces. Disons qu'il faut aimer, au hasard, les fourmis, les figurines de vélo, la peinture rupestre, les points de vue improbables et le minimalisme houellebecquien où tout prend un drôle de relief. J'ai trouvé ça très drôle, mais que personne n'y aille pour ça, ils risqueraient d'être déçus. Et je m'aperçois que Kervern et Delépine sont les réalisateurs du Grand Soir, une autre pépite (cf ci contre en juin 2012).

samedi 20 septembre 2014

Sils Maria


 

Olivier Assayas. Plus justement intitulé Clouds of Sils Maria. Maria Enders (Juliette Binoche) obsédée d'elle-même, obsédée par le basculement des rôles qui est aussi le basculement de sa vie et le commencement du déclin. Une jeune star (Chloe Grace Moretz) va jouer le rôle de jeune fille qui avait révélé Maria il y a 20 ans. Elle-même jouera le rôle de la femme mûre. La fin du monde de Maria Enders (théâtre, valeurs sûres et cie) supplanté par celui de la jeunesse : notoriété planétaire, scandale et réseaux sociaux. (Enders, end, ändern)
Entre les deux rôles, Valentine (Kristen Stewart), l'assistante-confidente, femme de l'ombre qui rayonne d'un étrange pouvoir, réceptacle absolu de tout ce que sa maîtresse déverse sur elle sans relâche (interrogations, émois, angoisses). Valentine essentielle, omniprésente pour combler le vide ou la solitude de Maria Enders, Valentine miroir et écran, qui regarde Maria Enders se débattre et lui sert de catalyseur. La force muette et la puissance d'un trou noir où s'accomplit la métamorphose de Maria Enders au sommet de son art, c'est à dire là où elle aborde la pente descendante.
Un film élégant, des actrices belles et sensibles, des décors grandioses et chics, mais il manque quelque chose à cette parenthèse intelligente entre gens de (bonne) compagnie qui se posent des questions existentielles.