jeudi 27 juin 2013

L'Inconnu du lac

Alain Guiraudie.
Si on est en quête d'information sur comment les mecs draguent et baisent entre eux, d'accord, il y a des regards, des invites muettes, des échappées dans les fourrés, des jalousies, des frustrations. Il y a de la peau, de la bite, de la fesse, du baiser avec ou sans moustache, des queues au repos ou en action, des fellations, des sodomies, des accélérations, des éjaculations, des répits, bref, du sexe. Il y a aussi un parking le matin, ou à midi ou le soir, et même la nuit, avec des voitures qui arrivent, ou qui partent, ou qui ne partent pas. Et puis il y a le lac, forcément, plutôt bien filmé, comme les arbres, comme le vent, comme la plage, comme les fourrés, comme les verges de ces messieurs abandonnées pour la bronzette avant ou après la branlette. Et puis un inspecteur qui inspecte : qui a vu quoi ? Et un brave gars paumé. Et des beaux gosses bien roulés, et d'autres pas beaux et pas bien roulés. Mais voilà, vers le 3 ou 4ème passage dans les fourrés, on commence à s'ennuyer, à la 3 ou 4ème scène de parking, on en a marre, et devant le lac magnifiquement filmé où s'ébattent les étalons, on en a marre et on se demande où est le film tant vanté par les critiques. Et on se dit que pour aimer, il faut avoir une sensibilité particulière à la drague gay. Parce que bof, vraiment bof. Mention spéciale esthétique ringarde +++ : la scène de baise en contrejour, sur fond de coucher de soleil sur le lac (la nuit est presque tombée).

mardi 4 juin 2013

La Dernière fois que j'ai vu Macao


João Pedro Rodrigues et João Rui Guerra da Mata. Le personnage revient à Macao trente ans après, en quête d'une personne évanouie, Candy, qui l'a appelé à l'aide. On ne comprend pas trop, mais on se laisse porter de rendez-vous manqué en rencontre ratée, d'image en paysage, de souterrains en escaliers, c'est une belle balade dans Macao, un Macao de rêve, de réminiscences, de lieux dévastés, de plans urbains, de lumières, de ciels et de mer, de chiens bizarres et de tigres de papier, avec un arrière plan obscur de méchants chinois et de rivalités de gangs, pendant qu'une mystérieuse cage à oiseaux scande différentes séquences du film, traversé de références labyrinthiques indéchiffrables. Le narrateur est toujours absent de l'image, Candy est introuvable, les seuls personnages sont furtifs ou secondaires, le sujet principal est absent, comme Macao, le Macao rêvé, le Macao de l'enfance, le Macao des Portugais. Seuls restent les non-lieux, le zones bizarres, les chiens et les chats, les taxis, les camions poubelles et le paysage urbain.

Shokuzai - Celles qui voulaient se souvenir

Kiyoshi Kurosawa. Où l'on se félicite de ne pas naître japonais. 4 petites filles ont assisté à l'enlèvement de leur amie par un pervers. La mère de la victime les retrouve à l'âge adulte. A l'emprisonnement par la culpabilité s'ajoutent tous les liens sociaux qui entissent, entoilent, emprisonnent les individus, ou ce qu'il en reste, tellement ils sont pétris des relations et interactions sociales, familiales, professionnelles etc. A suivre avec Celles qui ne voulaient pas se souvenir.

samedi 1 juin 2013

La Grande Bellezza

Paolo Sorrentino. C'est sûr, il a vu et revu Fellini, comme chez le maître, c'est une déambulation dans des lieux sublimes, des connivences avec les princesses et les nobles, des fêtes branchées avec les bourgeois de la culture ou des médias, les monsignori, les putes, les starlettes... Comme chez le maître, il y a un journaliste ami du jet-set, et ses interrogations au hasard de ses déambulations, rencontres etc. C'est un beau film pour voir Rome et ses jardins secrets, un film élégant et désenchanté pour voir un intello chic se poser des questions sur la vie, le vide et la spiritualité, une balade nostalgique à l'heure du bilan d'un Vitelloni (un vitellone ?) : la vie n'a pas tenu ses promesses, à moins que ce ne soit lui qui n'ait pas tenu ses promesses