dimanche 30 octobre 2016

Captain fantastic : ridicule

La civilisation du "Nature camp" érigée au rang de... de quoi, d'ailleurs ? Que c'est long et qu'il en met du temps à épuiser tous les clichés sur la confrontation nature-culture, à effleurer les questions sur l'éducation, la consommation, le conformisme social. Ce captain à la tête de l'escouade de ses enfants qu'il construit à la dure, pour la survie, tout en ayant soin de les nourrir de lectures éclectiques, et de conversations pédagogiques édifiantes, non sans oublier d'être un père typiquement américain, guitare et chants au coin du feu de camp... m'a profondément ennuyée. L'incursion dans le monde normal est elle aussi riche de scènes prévisibles et éculées, et le final qui n'en finit pas : toujours ridicule. Je n'en reviens pas que ce film ait tellement de succès.

samedi 29 octobre 2016







The Color Line au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac

"À l'orée du XXe siècle, William Edward Burgardt Du Bois, premier théoricien noir américain de la ségrégation raciale, professait que «le problème du XXe siècle serait le problème de la ligne de partage des couleurs» (Les âmes du peuple noir, 1903) . Cette «Color Line», ligne de démarcation symbolique qui sépare l'Amérique en deux couleurs - et deux peuples - de la fin de la Guerre de Sécession à aujourd'hui..."

= dans le Figaro : http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/10/11/03015-20161011ARTFIG00022-exposition-the-color-line-l-egalite-par-l-art.php

Il faut vraiment voir cet ensemble passionnant et foisonnant qui explore sous toutes leurs coutures 150 ans d'histoire de l'Amérique noire dont on connaît vaguement quelques grandes lignes, plutôt récentes (après les années 50)? Ça mérite au moins 2 heures.

(Ce n'est pas  significatif de montrer une ou deux photos - en plus, il y en a plein qu'il est interdit de photographier).
Reginald A.Gammon
I AM A MAN


Le truc bizarre, c'est cette nouvelle appellation Africains-Américains. Politiquement correct. Afro-américain, ça ne se dit plus apparemment. Ça donnerait quoi, chez nous, les descendants d'ailleurs ? les italiens-français, les allemands-français, les russes-français, les algériens-français, les marocains-français  etc ? Ça me paraît louche.




The Color Line : conclusion


Origin of the Universe I, 2012, Mickalene Thomas

mardi 25 octobre 2016

Poesia sin fin, Alexandre Jodorowsky



Enfin un grand film ! C'est peut-être moins brut que La Danza de la Realidad, brut au sens d'émotions fortes traduites en images fortes d'une construction quasi surréaliste, mais c'est le même principe qui est à l'œuvre, et j'ai été en joie dès que j'ai vu les premières images, qui renouaient avec celles de la Danza... et qui renouaient avec le charme, façon raptus amoureux, que ce film avait exercé sur moi. Parce que je tombe amoureuse de ces films de Jodorowsky qui palpitent de toute part (ainsi, j'ai été complètement séduite par Dune et le charme mégalomaniaque de la narration de ce projet non abouti de Jodorowsky).
Je suis donc allée voir Poesia sin fin sans me renseigner, comme d'habitude, je préfère arriver sans idée préconçue, je ne savais même pas que c'était le 2ème volet. Donc, j'étais en joie dès que j'ai vu les premières images, qui me ramenaient à la fin de Danza... J'avais l'impression de retrouver des amis qui n'avaient pas fini de me raconter leur histoire. Je me réjouissais de renouer avec l'intensité des souvenirs, des sensations, des émotions, l'impression d'être en prise directe avec l'âme d'un adolescent, et l'admiration éberluée pour la prouesse que ça représente de restituer l'intensité de ses émotions, et de les organiser dans une espèce de chaos baroque, super construit et super libre à la fois. Je me suis donc tout de suite laissée embarquer, séduire, charmer, étonner, réjouir par les propositions de Jodorowsky entre l'adolescence et l'âge d'homme.
C'est bizarre, parce que c'est toujours de danse qu'il s'agit, ce drôle de rythme où Jodorowsky nous promène de rencontre en péripéties, c'est une dynamique bizarre de promenade visuelle, d'évocations, de sidérations, d'éberluements, d'estomacades, d'inventions déroutantes, surprenantes, émouvantes, réjouissantes : l'image du bateau qui s'éloigne, le moment où l'on dénude la voleuse, l'ambiance hiératique et étrange du Iris Bar, le barnum des réunions de famille, la tentative de transmission des valeurs familiales par le violon, l'oncle abruti, l'enfermement du cousin, les artistes, les poètes, l'étrange muse, et toujours la violence absolue de ce père et le mystère de cette mère enfermée dans son mariage, son chant et son corset. Et puis il y a les êtres hors norme, muses, nains, marionnettes, les fêtes, le cirque, la dictature, le carnaval... et les apparitions de Jodorowsky, le grand maître, le réconciliateur, le modérateur, celui qui regarde ça de "maintenant" alors qu'il est en train de transformer sa vie en œuvre d'art. Bref, c'est magique.

http://marsenavril.blogspot.fr/search?q=dune

http://marsenavril.blogspot.fr/2014/01/la-danza-de-la-realidad.html

vendredi 21 octobre 2016

Bernard Buffet au MAMVP

Pourquoi n'y en a-t-il pas davantage dans cette inspiration ?

C'est très paradoxal, cette exposition. Bernard Buffet est assez incernable, à se balader entre la standardisation de la production, et des merveilles, ici ou là.

Ambiance




Tristesse de Bernard Buffet

Paysage de neige, Pontoise, l'église Saint-Maclou

mercredi 19 octobre 2016

Vivipares (posthume) au théâtre de la Bastille. Céline Champinot

D'accord, c'est foutraque, d'accord, c'est plein de références et d'idées, d'accord, la scène est agencée en vaste foutoir, comme une malle aux accessoires géante pour jouer à être ceci et cela, à être ici et ailleurs. D'accord, les actrices sont excellentes, mais leur exercice de virtuosité potache lasse. On en a marre qu'elles se réincarnent en avatars de David Bowie, Bukowski et Judy Garland. On en a marre du chalet suisse hypothéqué et du fjord norvégien. On en a marre de cette avalanche de références. Leur errance géographique et verbale finit par peser. La scène du radeau (des méduses) est spécialement interminable. Et le chien, qui a beaucoup de talent, abuse de son cabotinage. Couché, le chien !
Dommage qu'il n'y ait pas eu un peu plus de rigueur pour les calmer et les canaliser; trop d'effets tue l'effet. Ça aurait pu être très bien.

mardi 11 octobre 2016

Carte blanche au Palais de Tokyo

Carte Blanche, disent-ils, c'est pour dire qu'il n'y a rien, beaucoup de vide, beaucoup d'espace, le Palais de Tokyo a été dépouillé de tout artifice
(le peu qu'il en avait), et apparemment de toute œuvre,

à part un subliminal plafond Buren (réminiscence, disent-ils),
il y a aussi ce qui ressemble à un vaste rideau de verroterie, mais qui est en fait aussi une œuvre et une réminiscence, émouvante disent-ils, et peut-être encore 1 ou 2 autres œuvres que je n'ai pas remarquées. A moins que la performance de cette jeune fille dans un salon bleu ne soit aussi une œuvre d'art. Les salles ont été décloisonnées, il reste un immense espace à pratiquer et à partager avec des autres : sont-ils des quidam ? des artistes ? des happeners ? Ils déambulent, psalmodient, chantent, se rassemblent, se disloquent. Et quand c'est fini, ça recommence, alors on passe à l'étage. Une personne vous accueille dans une salle, une autre, une autre... Le truc est censé marcher sur l'échange, la transmission, la réminiscence. Et la confiance, disent-ils. Sinon, rien de tout ça ne marcherait. Bref, il faut donner de soi pour recevoir quelque chose.


dimanche 2 octobre 2016

Un petit bout de nuit blanche

Hérault-cracheur de feu aux beaux-Arts

Jardins de pierres dressées sur les quais vers Orsay

Dresseur de pierres

Bassin du Palais de Tokyo

Elle, elle est là tout le temps
Une couronne d'épines en cristal à la Sainte Chapelle ; le mur de la Conciergerie habillé par... ?, le tourbillon d'eau dans la Seine (très bof) d'Anish Kapoor, le mur habillé du Palais de la Monnaie, les eaux vertes du Pont des Arts, la cour des Beaux-Arts avec un héraut cracheur de feu, les jardins de pierre de Bridget..., de l'électro visuelle au Pont des Invalides, les cœurs brisés de la passerelle Debilly, les pierres des fontaines du Palais de Tokyo et puis metro, dodo.