mardi 31 mai 2022

Quelques films

Presque : Bernard Campan, Alexandre Jollien /un entrepreneur de pompes funèbres, une rencontre improbable avec un handicapé moteur, leur périple en corbillard de Lausanne vers le sud de la France. Très bien, sensible et intelligent

Une Affaire d'Etat : Thierry de Peretti. Le patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (=Jacques Billard=Vincent Lindon = affaire François Thierry) expose ses méthodes discutables, mais efficaces selon lui : laisser passer la drogue pour la suivre et remonter aux gros trafiquants, s’appuyant notamment sur un infiltré (Hubert Antoine = Roschdy Zem dans le film). Mais l’infiltré se rebiffe et contacte un journaliste de Libération (Stéphane Vilner=Pio Marmaï) pour dénoncer les méthodes discutables de son patron (un certain laxisme fait que quelques tonnes de drogue disparaissent ci ou là) et ils écrivent « L’infiltré » (à l’origine du film).
Le film se conclut sur le procès en diffamation qui en découle, pour décider s’il y a scandale d’état ou affabulation de l’infiltré. Pas mal, un peu complexe ou confus, quelques longueurs ou séquences parasites.

The Chef : Philip Barantini. Dans les coulisses d'un restaurant étoilé, la dure vie d'un jeune chef qui a investi dans son propre restaurant à Londres.

La Panthères des neiges. Vincent Munier (le photographe) et Sylvain Tesson (l’écrivain) en quête de la panthère des neiges sur les hauts plateaux tibétains. Beau, sensible etc

The Souvenir I et II , Joanna Hogg : deux versions de la même histoire d'amour toxique par la même protagoniste, étudiante en école de cinéma. Complexe, sensible, intelligent, compliqué de rendre compte des qualités de ces deux films. Tout est là :

https://www.lemagducine.fr/cinema/critiques-films/the-souvenir-part-i-et-part-ii-joanna-hogg-critique-film-10046059/

Nos âmes d'enfants Mike Mills. Un journaliste radio (Joaquim Phœnix)  prépare un reportage sur la jeunesse. Il se retrouve "affligé" de son neveu pendant que la mère doit s'occuper du père de l'enfant. La relation qui se construit...Rien n'est faux mais bof.

Mademoiselle Ogin (1962) Kinuyo Tanaka. À la fin du XVIe siècle, alors que le Christianisme, venu d’Occident, est proscrit, Mademoiselle Ogin tombe amoureuse du samouraï Ukon Takayama, qui est chrétien. Le guerrier refuse ses avances, préférant se consacrer à sa foi, et Ogin prend pour époux un homme qu’elle n’aime pas. Mais quelques années plus tard, Ukon revient et lui avoue son amour. Ogin, qui est la fille du célèbre maître de thé Rikyu, veut reprendre sa liberté. Mais le redoutable Hideyoshi, qui règne sur le pays, a entamé des persécutions anti-chrétiennes... Intéressant pour la reconstitution historique et la narration d'une belle histoire d'antan et d'ailleurs.

La Notte Antonioni (1961) Tout à déjà été dit-écrit, mais après coup (longtemps après) ... j'ai trouvé vaguement ennuyeuse cette nuit d'ennui et de désenchantement, cette vague errance des corps et des âmes, même si la belle Monica, le beau Marcello... Je suppose qu'il fallait voir ce film quand il était moderne et dans l'air du temps. Mais 50 ans après...

Belfast : cf post

Notre-Dame brûle , Jean-Jacques Annaud : le "making of" de l'incendie. Scotchant

Aristocrats, Yukiko Sode. Hanako, de famille riche et traditionnelle, bientôt 30 ans, est toujours célibataire. Elle accepte un mariage (arrangé) avec une famille encore plus huppée. Mariage ambigu, frustrant. Le mari, également victime des injonctions de son milieu - il sera politicien comme papa- entretient aussi une relation  ambiguë avec Miki, ex-étudiante devenue hôtesse faute de moyens. Portrait de deux manières d'être japonais en général et une femme japonaise en particulier, l'une soumise, l'autre pas. De suivre ou pas la tradition et les injonctions familiales et sociétales. 

Contes du hasard et autres fantaisises, de Ryusuke Hamaguchi (celui qui a réalisé fait Drive my car et Senses, que j'ai adoré aussi.) Un cinéaste très fort pour raconter la finesse et la complexité des relations humaines en filmant des situations apparemment très simples :
- une fille raconte à une autre comment elle est en train de tomber amoureuse d'un homme, et il se trouve que cet homme est l'ex de l'autre fille
- une étudiant frustré demande à une copine de le venger en manipulant un professeur d'université
- une fille de retour à la ville de son lycée croit reconnaître une copine de lycée (et vice-versa) d'où un qui proquo intéressant
Les trois contes sont vraiment réussis.

Un été avec Monika, 1953. Un Bergman de jeunesse. Milieu prolétaire, naissance d'une idylle entre deux jeunes gens un peu rebelles, insouciants, leurs amours en roue libre (bateau, été, soleil) mais vient la fin de l'été... L'insouciante et troublante Monika ne rentrera pas dans le rang, malgré la naissance d'un enfant. Beau portrait de la jeunesse rattrapée (ou pas) par le principe de réalité. 

Downton Abbey  On retrouve les mêmes avec plaisir. Bien scénarisé, dialogué, filmé... impeccable

Et j'aime à la fureur André Bonzel. En héritant d'une malle de bobines de films amateurs, André Bonzel se sert de ces films pour raconter sa vie, sa famille et son amour du cinéma. On se laisse porter avec plaisir et curiosité pour ces archives de personne, de nulle part et de tout le monde ainsi que par ce récit d'une vie singulière et universelle.