lundi 18 juin 2012

De Rouille et d'os


Un peu chiant, peut-être. Tout est bien et d'une profonde sensibilité, etc, mais on a tellement crié au sublime qu'on reste forcément sur sa faim. Si j'étais tombée sur ce film par hasard, je l'aurais peut-être trouvé très bien, mais il a été survendu par la rumeur et les critiques, on a trop dit que M. Cotillard était merveilleuse et Matthias Schoenaerts, une révélation sublime. Mais ces deux taiseux occupent un peu trop longtemps l'écran - ça dure qd même 2 heures, cette blague. Mais il montre bien la vie des gens de rien du tout. A la fin, c'est un peu lourd, le coup de briser la glace, la métaphore est hénaurme, et même au milieu, peut-être ? Ce film n'est pas assez... ou trop... Oui, c'est un film un peu chiant qui en fait un peu trop. En plus, Jacques Audiard a une manière détestable de filmer plein de fois de très près, à la limite du flou, c'est rasoir.  Et les couleurs et la lumière sont sales, un peu rouillées, peut-être. J'aime bien le passage où elle retrouve l'orque.

samedi 16 juin 2012

Le grand soir


Benoît Delépine, Gustave Kerven
Dans le monde glauque d'une banlieue commerciale, les déambulations de Not le rebelle(punk) et de son frère. Not résiste comme il peut à la médiocrité ambiante. 
C'est plutôt bien vu, drôle et somme toute assez triste, l'alternative étant de choisir entre une vie de merde, ou une vie de merde. Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel, impeccables. Les parents aussi, dans leur pataterie. (cf Mammuth, que j'avais bien aimé et Louise Michel, que je n'ai pas vu)
D'accord, le commentaire est un peu bâclé, mais il y a toujours le risque de raconter le film. Alors il manque la dérision et le désespoir soft, il manque l'alcool, la consommation à 2 balles, les banlieues pavillonnaire minables, il manque l'impression de se cogner aux limites d'une vie sans issue, la pitoyable et dérisoire liberté de Not, il manque l'esprit punk, l'envie que ça déchire, la quête brouillonne d'une autre vie, il manque le grand soir.
C'est bien, mais pas bien comme un film 4* (Vincere, par exemple, ou Le Ruban blanc), c'est bien comme une tranche de vie bien vue, un regard acéré sur le monde où on vit, c'est bien comme Le Havre, ou comme un film de Ken Loach. 

mercredi 6 juin 2012

Prometheus


Ridley Scott
Violence et aventures dans les espaces intergalactiques, et un inépuisable questionnement, qui a créé qui, qui veut détruire qui, où ça commence, où ça s'arrête, avant est-il après et vice versa, descendons nous de nos ancêtres ou c'est eux qui descendent de nous, et qui détient le secret de la vie éternelle, ajoutez des jarres qui suintent, d'étranges manifestations d'un monde minéral qui se réveille, des bêtes visqueuses et tentaculaires, prototypes de poulpes intersidéraux, hybrides de calamar géant et de raie manta, dotés d'une farouche pouvoir de nuisance, ces sales bêtes aiment bien fourrer une de leurs tentacules dans le gosier de leur victime et les ravager de l'intérieur en  moins de 2, ajoutez une charmante professeur-docteur, un robot énigmatique, avatar du répliquant des années 80, un équipage héroïque, une commandante belle, glaciale et sans scrupule, ouf, ça fait beaucoup de bruit et de fureur, et en plus, c'est en 3D, mais comme d'habitude, au bout de 10 minutes, on ne s'en aperçoit plus ; bref, c'est du grand spectacle, sans plus, avec quelques passages assez tendus. 

vendredi 1 juin 2012

Moonrise Kingdom

Wes Anderson. 
Un film délicieux, un très joli regard sur une histoire d'été et de camp de vacances, sur l'amour à la sortie de l'enfance, qui s'accomplit avec un mélange de sérieux, de détermination et d'inconscience et montre ce que deux enfants peuvent entreprendre quand leur cœur est amoureux. Et un regard caustique sur les adultes et l'institution (famille, parents, école, police, organisation scout) et l'énergie qu'elle sait déployer pour (protéger ?) et contrecarrer ce qui échappe à l'ordre établi (avec une mention spéciale pour pour la psychorigidité de la femme de l'Action Sociale).