mercredi 14 août 2013

My Childhood, My Ain Folk, My Way Home

Trilogie Bill Douglas : enfance en pays minier en Ecosse. Deux enfants pauvres, bâtards, élevés par leur grand-mère, rejetés par leurs pères respectifs, leur mère à l'asile. Pauvreté, misère affective, cruauté.
Dur, sobre et sans pathos, la peinture d'un monde sans pitié et d'une enfance privée de tout ce qui fait l'enfance (nourriture, affection, légèreté, soins, tendresse)

Plein Soleil

René Clément : excellent film qui vieillit très bien. Nostalgie pour la jeunesse des acteurs, leur qualité (Roney, Delon, Laforêt), une Italie de carte postale et de dolce vita et là-dessus, un scénario sur l'envie, une forme de lutte des classes, la revanche du gars de rien du tout sur le riche, l'oisif, le  "fils de". Machiavélique mise en scène, l'inquiétant Mr Ripley déploie une ingéniosité sans limite pour se mettre dans la peau de Philippe Greenleaf. Marie Laforêt est ravissante. Très bien fichu

lundi 12 août 2013

La Cinquième saison

Peter Brosens et Jessica Hope Woodworth. Comme c'est étrange, beau et sombre. Ça ne ressemble à rien et c'est unique, ça emprunte à tous les univers, le quotidien, le trivial, le poétique, le folklorique, le communautaire ; ça commence dans un sympathique village où les gens vont bien et vivent bien, en harmonie, il y a même l'émotion et la pureté d'une ébauche d'amour entre adolescents. Fragile et poétique. Et puis la machinerie se déglingue parce que l'hiver refuse de s'en aller, alors tout se lézarde, se désagrège, se déglingue, haines, rancœurs, maladie, mort, rejet, sur fond d'angoisse sourde (le reste du monde n'a pas l'air d'aller mieux). Le film est sobre, peu bavard, d'une beauté saisissante, c'est pragmatique, terrien, païen, la nature joue le premier rôle et les animaux ont une présence étrange, avec en filigrane, le thème de l'oiseau (les appels des hiboux, l'homme est son coq Fred, le père et le fils qui chantent Papageno, ce bizarre final.) Le lien entre la terre, l'homme et l'animal est rompu, l'humain se deshumanise, le carnaval du début devient une sinistre mascarade.
Les personnages ont une densité terrienne qui rappelle celle des Mangeurs de pommes de terre, Alice est une actrice étonnante, avec son visage de personnage de tableau flamand ;  certaines images sont saisissantes de beauté. On pense aussi aux génial livre de Maurice Pons, Les Saisons.