mardi 5 novembre 2013
Jordaëns au Petit Palais
Des corps, des chairs, des étoffes, des drapés, des ripailles, des trognes, des fesses, des nichons, des hideux, des lubriques, des débiles, des abrutis, des humains trop humains , et toujours, des chiens, des chats, des dindons, des perroquets, des chevaux, des vaches, des moutons, des dromadaires, des chèvres...
Ses peintures religieuses m'ennuient, sauf la terrible histoire de la sainte martyre (Apolline ?). Ce n'est pas la peinture qui m'attire, c'est l'histoire (sadique) de la martyre. Les deux versions d'Adam et Eve sont étranges, à la limite du repoussant. (cf le lien ci-dessous)
Les 4 Evangélistes en vieillards crus sont perturbants de laideur. (lire les commentaires du site ci-dessous)
L'Autoportait avec sa femme, leur fille et une servante, en jette : sublime affichage de prospérité et de respectabilité.
Vers la salle des Proverbes, je retiens, sur la droite, le Connais-toi toi-même (femme au miroir, vieil homme au sablier et l'autre grimaçant), mais je regarde les autres avec une curiosité polie : - le portrait du couple mal assorti (la jeune fille et l'homme âgé), Le Satyre et le paysan (étrange mythe sur qui souffle le chaud et le froid, en 2 versions) et Le Roi boit (too much, en 2 versions également, dont j'apprends qu'il évoque la fête de l'Epiphanie).
http://www.petitpalais.paris.fr/sites/default/files/dp_jordaens_0.pdf
extrait : "Jordaens, comme il le fit à maintes reprises, conféra à la scène ici un accent de vérité abrupte et un caractère spontané en mettant à contribution son entourage familial qui lui fournit un ample répertoire physionomique (l’artiste quant à lui, apparaît vraisemblablement sous les traits du convive qui vomit au premier plan...). Sur le mur du fond, on peut lire dans un cartouche : « In eenvrygelachistgoetgastsyn » c’est-à-dire «Où la boisson est gratuite, il fait bon être invité ». Si Le roi boit se donne à voir comme une scène de fête familiale débridée, ce n’est sans doute pas par hasard que Jordaens a peint la plupart des versions de ce tableau entre 1638 et 1645-50 environ, soit durant une période de conflit et d’instabilité politique. Au XVIIe siècle, on prêtait au microcosme domestique une incidence réelle sur le macrocosme politique ; aussi constituait-il une métaphore commode pour évoquer les affaires de l’État, et plus particulièrement le mauvais gouvernement. En savourant la musique des sphères inférieures, le patriarche menace de déséquilibrer le bien commun tout entier."
La plupart des portraits sont ennuyeux. Conventionnels. Sa femme par exemple. Mais Le Banquet de Cléopâtre, (il a encore pris sa fille pour modèle) est voluptueux et magnifique, et aussi la femme frappée par la flèche de Cupidon, avec son amoureux et une autre femme. Opulence des chairs, des étoffes, des matières.
Et toujours et partout, des vaches et des chevaux sublimes. Et le travail de cartonniste (?) pour les tapisseries.
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