lundi 29 janvier 2024

May December



Todd Haynes. L'actrice Elizabeth (N.Portman) va interpréter le rôle de Gracie (Julianne Moore), la femme du scandale d'autrefois (relation sexuelle avec un mineur qu'elle a épousé après avoir fait de la prison et avoir accouché en prison). En arrivant chez Gracie pour nourrir son personnage, que cherche-t-elle ? Du croustillant ? Du trash ? Hélas, elle tombe sur une femme équilibrée et mère épanouie (Julianne Moore). La force de Gracie, c'est une forme de naïveté et l'authenticité de celle qui ne doute pas. De son amour, de son couple, de sa vie. Du barbecue aux saucisses le dimanche entre amis. La faiblesse de l'actrice, c'est qu'elle n'a rien de tout ça. Elle va donc essayer de comprendre cette histoire à l'aune de ses propres critères pour débusquer ce qui pourrait clocher sous le vernis (la fidélité du jeune mari ? Une forme de prédation à l'origine du couple ? Une lassitude de l'homme jeune encoconné 20 ans plus tôt et qui aimerait peut-être devenir papillon ?) Bref elle entre dans la peau d'une Gracie fantasmée en femelle prédatrice (vs femme murissante follement amoureuse) et vampirise Gracie pour composer un personnage différent, plus proche d'elle-même que de Gracie. La scène finale filme le résultat : le tournage de la scène de séduction du gamin montre une Gracie/Elizabeth plus perverse et prédatrice qu'amoureuse, plus Elizabeth que Gracie. Gracie est trahie (encore une fois). Elle aurait dû se méfier en voyant Elizabeth arriver en même temps qu'un colis de merde sur son paillasson, et en la trouvant plus petite qu'à l'écran.

Tout cela est louable, la critique s'enthousiasme de l'exceptionnelle performance des actrices (même si N. Portman en fait trop), mais ça reste un peu fastidieux pour ne pas dire chiant. Peut-être que si le film n'avait pas été précédé d'un tel concert de louanges, j'aurais mieux apprécié ?

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