vendredi 12 janvier 2024

Perfect days etc


Wim Wenders, Perfect days : le sage des toilettes ou l'humanité d'un personnage éveillé à lui-même et à la vie. Une histoire de pleine conscience appliquée à toutes les dimensions de sa vie : son métier de nettoyeur de chiottes en deviendrait presque poétique, élevé au niveau d'un artisanat du geste bien fait et du travail bien accompli. (On comprend pourquoi les toilettes sont si géniales au Japon.) Il ne se passe rien que le quotidien, jour après jour, du réveil au coucher, comme un rituel où s'égrènent petit déjeuner, soin des plantes, départ au boulot, pressing, repas, bain public, lecture, musique (que du bon, et en cassette, il ignore les technologies qui le brancheraient sur le bruit du monde), photo (en argentique) et quelques irruptions de l'autre qui intègre (ou effleure ?) sans le déranger son univers ordonné. Aimable tranche de "fil du temps". 

Past lives, Celine Song : Nora et Hae Sung, coréens, une douzaine d'années, et un très fort lien d'amitié. Ou d'amour d'enfance. La famille de Nora émigre au Canada. A 20 ans, le hasard (facebook) les reconnecte, brièvement. A 30 ans, ils se retrouvent, adultes, confrontés à ce qu’ils sont devenus et ce qu'ils auraient pu devenir s'ils avaient continué à grandir ensemble. Pourquoi pas. Tout ça reste léger (ou subtil) comme l'esquisse de ce qui aurait pu être ou ne pas être. Le fil ténu du hasard ou de la nécessité. 

Winter break, Alexander Payne. Aimable réflexion sur trois solitudes dans un collège américain au moment de Noël. Un élève,  un professeur, la cantinière. Rien de très nouveau, mais une certaine grâce à harmoniser les détresses de ces trois là.

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