jeudi 13 août 2020

Eté 85

François Ozon. Le film a un charme certain, charme de la nostalgie, nostalgie de l'adolescence, du premier amour, de la fascination pour une personnalité solaire qui affiche hédonisme, anticonformisme, envie de vivre sans entrave, et un soupçon de perversité ? A moins de mettre ça sur le compte de l'insouciance de l'adolescent pressé de séduire et de recommencer. Pour Alexis, qui devient Alex, tout est nouveau, surtout cette aisance personnelle et sociale. L'adolescent (16 ans) tombe évidemment sous le charme du jeune bourgeois "affranchi" (David, 18 ans) il tombe même violemment amoureux, sauf que les deux jeunes gens ne sont pas sur la même longueur d'onde. Au fil des séquences-clé d'une idylle naissante (la fête foraine, la moto, le cinéma, les premiers moments d'intimité...) le filme capte parfaitement la fraîcheur de la rencontre et des premiers émois, l'atmosphère de vacances sur une plage normande, le charme sexy des garçons. C'est bien vu, bien senti, aussi bien entre les deux personnages que dans leurs milieux sociaux respectifs, et la  narration est habile : pour expliquer ce qui s'est passé, Alex doit revenir sur l'enchaînement des faits et démêler ainsi ce qui a été un maëlstrœm d'émotions, comme un film qui est allé trop vite. Et même si on connaît la fin, on se demande tout le temps ce qui a bien pu se passer. Donc, c'est bien avec un bémol : ici ou là, un soupçon d'artificialité chez David et sa mère. Ils sont un peu trop parfaits dans leurs rôles respectifs. Mais après tout, c'est peut-être aussi cet excès qui éblouit le jeune Alex. Tellement loin de la bienséance de son milieu et des braves gens que sont ses parents.


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