jeudi 23 janvier 2014

Re : Walden (La Colline)

Je n'ai pas du tout aimé cette mise en scène qui passe son temps à découper le texte, le hachurer, le répéter, proposer des petits bouts, des redites, des doutes, des hésitations, des corrections, des variantes de traduction. C'est insupportable. Re.Re.Re. Renvois. Redondance. Non content de s'attaquer au seul texte, il joue la multiplication, le redoublement du même en affichant du texte sur le mur du fond, en transformant des bouts de phrases en silhouettes d'arbres, en forêt, qui là encore se répètent et se multiplient (ce qui est une belle idée scénique mais devient un truc fastidieux).
Le système n'en finit pas de se ré-péter, rend le spectacle fastidieux, interminable, absurde (à la fin il "répète" aussi les acteurs (?) en introduisant des images de personnages sur le mur du fond. Ça a sûrement un sens, dans le monde du virtuel, mais bof. Il a même illustré la pêche aux mots, littéralement et à la lettre (re-dondance) avec un comédien armé d'une canne à pêche faisant surgir des lignes de mots, toujours sur ce fameux mur du fond.
Jean-François Peyret empêche de goûter ce texte, et arrive même à en dégoûter. Il a désincarné un texte qui promettait d'être beau, l'a dénaturé et rendu insipide : l'expérience de la nature vécue en solitaire par Thoreau au bord de l’étang de Walden, Massachusetts, s'est transformée en ânonnements arides démultipliés par la technologie.
Et la musique ? Le musicien se démène d'un bout à l'autre du spectacle avec ses deux pianos dont il extrait... Disons que c'est pas mal. Mais on s'en remet. Disons que ça meuble un vide relatif (même s'il est rempli de mots). Bref, le spectacle ne tient pas ses promesses. Parce que si on lit :
 http://blogs.rue89.nouvelobs.com/balagan/2014/01/20/re-walden-jean-francois-peyret-bricole-du-cote-de-thoreau-en-re-veut-230765
on a quand même l'impression que c'est beaucoup mieux.

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