mercredi 8 janvier 2014

Le Crocodile trompeur - Didon et Enée

Mise en scène Samuel Achache et Jeanne Candel. Bouffes du Nord.
Ce qu'il y a de trompeur dans le Crocodile trompeur, c'est le titre qui le dit : c'est trompeur, et pas si bien que le dit la critique (mais pas si mal non plus). Une bande d'acteurs musiciens, plutôt bons et efficaces, nous embarque sur un rythme soutenu dans une série de gags potaches et sympathiques, intercalés avec l'histoire / l'opéra de Purcell : ils jouent et chantent (bien).
Bcp de gags sont fondés sur le décalage de langue : anglais = traduction en français, c'est un peu trop systématique, c'est drôle au début, facile à la fin.
Plusieurs séquences sont trop longues (le monologue sur l'harmonie céleste etc du début, la scène des chirurgiens en train d'explorer un corps, un gag en soi, qui fonctionnerait très bien isolé du spectacle, on se demande ce qui leur a pris d'intercaler ça, on s'en passerait très bien) La scène "destroy" sur le plateau destroy : ils enchaînent les gags visuels (les machines/ mobiles qui se mettent en marche, la chute de plâtre/neige du plafond, l'interminable gag des skis, le gag du "dear deer"et divers gags plus ou moins bons, mais là encore, l'effet de système pèse. C'est trop long et pas très drôle (sauf qd le skieur finit en chef d'orchestre). L'histoire de Didon reprend son cours, à nouveau, avec l'orchestre. La scène d'amour Didon-Enée est bien.
 Enée s'en va : c'est là qu'intervient le couplet sur les hypocrites et les larmes des crocodile trompeurs (Enée se réfugie derrière la volonté divine pour justifier qu'il se tire après avoir séduit Didon).
Belle mort de Didon. Elle est très belle, chante très bien (ils chantent tous bien, pour le peu que j'en sache).
Il me semble qu'ils auraient pu épurer ça, se séparer de quelques gags, ça aurait gagné à être resserré, densifié. Finalement, ça m'a plutôt donné envie de voir, ou plutôt d'écouter, la version "normale" de Didon et Enée.

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