dimanche 26 mai 2019

Douleur et gloire

Pedro Almodovar. Un film touchant d'humanité et de profondeur, avec l'adoucissement que l'âge apporte au regard sur sa vie, l'indulgence et le recul que permet la maturité. L'auteur peut ainsi revisiter des pans de sa vie, porter un nouveau regard sur son oeuvre, sur sa relation aux autres et au monde. Il mêle avec subtilité les scènes de son enfance, irradiant d'évidence et de simplicité, et dont émane une beauté lumineuse. Tout comme la beauté de sa mère, pivot de l'existence et référence de la plénitude. La grotte où habite cette famille pauvre devient un lieu quasi magique, où se tisse le cocon familial. Le garçonnet est intelligent et lecteur, sa mère sait qu'il doit échapper à l'abrutissement du travail des pauvres, donc aller au séminaire, lui se méfie, devine qu'il sera chassé de la plénitude de l'enfance. Ce n'est qu'un exemple, en quelques images, et 2ou 3 répliques, on perçoit la cruelle nécessité de cette séparation d'avec son monde qui fera de lui l'adulte qu'il est devenu.
Dans son présent de solitude voulue et de corps douloureux et vieillissant, divers personnages reviennent de son passé, il les revoit à la lumière de leurs présents respectifs. Ces rencontres ont la saveur des routes séparées qui se recroisent avec une indulgence, une tendresse et une saveur nouvelles. C'est un très beau film de maturité, voire de "seniorité". Avec l'exceptionnel Antonio Banderas (et tous ses acteurs magnifiques).

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