mardi 5 août 2014

Kumbh Mela



Pan Nalin
Ce serait vraiment flippant de se retrouver dans cette foule monstrueuse d'indiens en pèlerinage au bord du Gange. Tous ces gens sont en mouvement perpétuel, au gré des processions, des prières, des immersions. Mais dans ce chaos, on devine une organisation de micro-sociétés de gourous et leurs adeptes, villageois, qui campent, prient, mangent, circulent, coexistent, et dont la vie est rythmée de temps forts, rites divers et immersions dans le Gange sacré (ou plutôt à la jonction de 3 fleuves sacrés) et par les drames de familles épuisées ou séparées par la foule, d'enfants perdus ou volés.
Dans ce chaos, au cœur de ces rites dont on ne comprendra jamais rien, le réalisateur Pan Nalin suit 4 ou 5 destins, et il en résulte une rencontre pleine d'humanité avec des gens pleins de sagesse, de bienveillance, d'un mélange d'humanité et de spiritualité. Ils donnent et reçoivent, nourrissent, accueillent... Il y a les curieuses figures des nagas et des sadhus. Il y a le sadhu-yogi qui a adopté un nourrisson abandonné et l'éduque avec un amour incroyable, le gamin fugueur, menteur et malin, qui se fait adopter par un groupe de pèlerins, l'angoisse de la famille qui cherche désespérément le fils de 3 ans qu'elle a perdu, et diverses figures qui palabrent et philosophent dans la fumée du hashish et "parlent de choses spirituelles" comme le dira le jeune fugueur. Et de cet immense rassemblement de pèlerins naissent de très belles images (les passerelles qui traversent le fleuve), de très belles figures, de très beaux portraits. Comment Pan Nalin arrive-t-il à rendre si proches des gens si radicalement éloignés de nous ?

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