Marco Bellocchio : l'histoire d'amour entre Ida Dalser et Benito Mussolini à ses débuts est esquissée au
début du film. Ils ont un fils, puis il la laisse tomber. L'histoire serait banale si ce n'étaient
Ida (probablement mythomane, voire paranoïaque) et Benito (dictateur en
phase ascendante). Le film est magnifique, construit en interférences
entre l'ascension du dictateur et la négation de cette femme que les
instances supérieures (politico-psychiatrico-judiciaire) s'entendent à
effacer. La mise en perspective de l'histoire officielle - les
actualités et les films d'époque - et de l'histoire tragique de Ida rend
la chute d'autant plus vertigineuse. Plus elle tombe dans le vide,
plus son obsession de reconnaissance grandit, plus elle s'acharne à
combler ce vide, restaurer la vérité, faire entendre ses revendications
d'épouse et mère du fils aîné du Duce. Qu'y a-t-il de tellement beau
dans ce film ? Les images ? Cette impression d'urgence et de fatalité.
C'est un film intense, tendu qui parle du désespoir, de l'impuissance et
de l'enfermement et pose un regard acerbe sur les institutions en
général, (psychiatrie, congrégations). La trajectoire du fils aussi, en
filigrane, est poignante.
samedi 27 mars 2010
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