mercredi 20 janvier 2010

Films 2008


Into the wild
, Sean Penn : j

eune phénix gâté par l’existence en quête d'absolu. Confronté à l’absolue nécessité de se dépouiller de tout ce qui est superflu pour aller à l’essentiel, sa vérité intime, le héros finit par se réduire en effet à l’essentiel : la seule, l’inexorable faim (et privé d’une autre chose essentielle : l’autre.)

Il brûle tous ses vaisseaux mais loupe l’étape renaissance.

Le beau voyage initiatique tourne court à cause de la fragilité de l’homme livré sans défense à la domination de la nature. Il s’est enfoncé trop profondément au cœur de lui-même et de la nature. Il est allé trop loin pour pouvoir revenir.

On en sort avec une impression d’amertume, parce qu’on aurait eu envie que ça marche.


Le barbier sanglant, Tim Burton : ambiance Londres, pas mal, déco aussi, mais trop c'est trop : trop de sang, de chant, d'outrance sur une trame de vengeance caricaturale.

No country for old men, Ethan et ... Coen :

Lwelley, chasseur solitaire (au fusil à lunettes), soudeur quand il travaille, mène une vie ordinaire avec sa copine, une fille sympa, dans un mobil home quelque part comme nulle part au Texas. Jusqu’à l’irruption d’un million de dollars dans sa vie. Pourchassé par un tueur psychopathe, ça donne n'importe quoi à toute vitesse dans un monde de fêlés. On voit des pick-up, les gens qui les conduisent, des flics, des mobil home, des stations-service, des parkings, des motels, des enseignes de motel, et pendant qu'on y est des tenanciers de motel, et des chambres de motel, des intérieurs médiocres, des routes vides, des paysages déserts, des petites villes pourries à pas d'heure, des drugstores, des feux de signalisation, des paysages ingrats, des valises de dollars, des personnages annexes qui défilent, vite et bien brossées avant qu'ils ne meurent, engloutis dans les poubelles d'une histoire compliquée. Tout ça dans la chaleur désertique du Texas ...


Juno, Jason Reitman : p

ortrait d’adolescents sur arrière plan d’Amérique moyenne : rencontre de 2 univers (milieu petit bourgeois sympa et bourgeois sup, sympas aussi). Regard tranquille, lucide : Juno et son copain, et sa famille, le planning familial, la famille adopteuse… Sonne juste, sans emphase, avec une certaine drôlerie.


Diary of the death, Romero : b

ien. Les morts-vivants font toujours recette quand ils traitent avec Romero. Tension efficace, regard intéressant sur le rôle des images et du point de vue. Assez haletant, avec l'idée du piège qui se referme de plus en plus.


My Father, my lord, israëlien, : u

ne famille orthodoxe (père rabbin, mère, fils 5 ou 6 ans). La passion dévastatrice de la religion. Glaçant.


Valse avec Bachir (Walz with Bachir), Ari Folman : s

plendide. Dès les premières images, on est en prise avec quelque chose d'hyper ... quoi ? réaliste ? Ces chiens ont une présence stupéfiante, ils sont plus vrais que vrais, vrais comme un cauchemar.

Le ton est donné : c'est un film qui montre ce qu'on ressent en direct avec ses tripes, ça a à voir avec l'émotion, la peur, ça a l'intensité de ce qu'on ressent en rêve. Mais c'est aussi précis que ce qui est analysé avec l'intelligence, le regard et l'intelligence du regard. Cerveau droit, cerveau gauche, même combat. Et c'est un regard encore plus fort que celui d'une caméra, puisque les images sont données pour telles, traitées en dessin et peinture : la précision du trait, l'intelligence des ombres et des couleurs, avec des dominantes de gris, d'ocres, bruns et jaunes, c'est tantôt hyperréaliste, tantôt hyper onirique, c'est tantôt d'une hypersimplicité, qui gomme le détail pour montrer l'essentiel et souligner l'hypercomplexité de ce que l'âme ? l'esprit ? l'intelligence ? la sensibilité ? l'oeil enregistre / fabrique pendant que se déroule la séquence ordinaire des faits de guerre. La peur, l'angoisse, l'attente, le suspense, l'insouciance, la mort, la stupéfaction, la boucherie, l'horreur, la folie, la banalité, l'absurdité de la guerre. C'est aussi un regard sur le point de vue, les points de vue, le regard collectif, la mémoire personnelle, la mémoire des autres, les interactions du temps et du discours. Certaines scènes (la plupart des scènes) sont d'une beauté stupéfiante et d'une puissance confondante. On est scotché. Et quand on en sort, on est en manque : en manque d'intensité, parce que l'auteur vous a fait côtoyer l'essentiel pendant une heure.


Les 7 Jours : israëlien /

Le deuil dans une famille israëlienne. Conflits


Les Murs porteurs : h

istoire de famille française, gentil. Si je n'avais pas noté, j'aurais oublié que je l'avais vu.


3 Petites cochons, canadien : s

urvendu par un critique-radio., mais c'est pas mal, 3 frères, leur mère dans le coma, l'évocation des diverses facettes du désir, couple, sexualité. Bien vu, rien de bouleversant.


Gomorra, italien, .... : l

ugubre, sordide, excellent (reportage ?) sur la gangrène mafieuse, qui s'attaque à tout : trafics, jeu, femmes, déchets, couture... Rien de glamour, rien de sexy, rien que la vision d'une humanité de la zone, "obligée" d'entrer dans un quelconque rouage de la "famille".


La Princesse du Nebraska, Wayne Wang :

Euh... ça a failli être très bien, la peinture d'une jeune fille chinoise et passive, lente et moderne, au moi mal dégrossi, qui se pose la question cruciale : comment vivre ? en américaine ou en chinoise ? en mère ? en pute ?en vendant son bb ? en homo ? en étudiante ? L'auteur abuse des gros plans et des effets de caméra attardés dans des angles improbables ; aperçu de divers types de Chinois en Amérique. Elle a surtout l'air très seule, et n'est (r)attachée à rien.


Le Silence de Lorna, les frères Dardenne : s

ombre histoire, comme d’hab avec les Dardenne. Ce qui est bien, c’est la manière de faire passer le spectateur d’un regard extérieur posé sur cette fille, Lorna, et sa manière d’être avec le monde (son mari, son « agent » albanais, son fiancé albanais, loin aussi, etc) à un regard intérieur : comment elle intègre une autre dimension d’elle-même et de l’autre. C’est simultané ; qd elle voit l’autre, elle commence à se voir et à agir, plutôt que d’être agie par les hommes (les « virils »). C’est prenant et poignant.


La Cité des jarres, islandais : p

ourquoi faut-il aller voir La cité des jarres ? Parce qu'il y a les ingrédients d'un polar, avec meurtre et enquête, parce que sur un vieux fond de méchants, de flics véreux et de sales types qui exercent un sale pouvoir sur ce qu'il y a de plus faible qu'eux, le contexte est déroutant - qui connaît l'Islande, ses villes, ses banlieues, à vrai dire, tout a l'air d'être une banlieue, et pire encore, un non lieu - parce qu'il y a des flics, des bagnoles de flics, des accélérations, des enlisements et des temps neutres, bizarres, parce qu'il y a des poursuites qui ne ressemblent à rien de connu, comme cette poursuite sur une sorte de lande/dune battue au loin par le ressac, parce qu'il y a des humains trop humains, et d'autres qui sont franchement des ordures, parce que c'est pas beau et que rien n'est fait pour dorer la pilule, ce serait plutôt le contraire, parce que sous des dehors franchement ordinaires, c'est une peinture assez crade de la fatalité et du tragique de l'existence qui vous joue des tours de sagouin.


De l'Influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, Paul Newmann :

bien, très bien, personnage de la mère médiocre, des deux filles, intéressant humain et sociologique; poignant, tant de bêtise égoïste et veule chez la mère.


Mamma Mia : sympathique.


Mensonges d'état, Ridley Scott : de l'action et de vilains islamistes.


There will be blood, Paul Thomas Anderson : f

ilm fascinant et génial sur un prospecteur de pétrole (Daniel-Day Lewis) qui rafle toutes les concessions locales et devient le plus puissant. Confrontation avec le prédicateur.


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