mercredi 20 janvier 2010

Films 2007

Les Climats : turc, Nuri Bilge Ceylan : la critique est extasiée. Moi, j’ai vu un couple empêtré dans le malaise, quand chacun tend à se replier sur ses terres pour vaquer (mentalement, moralement ) à ses affaires. Ils sont encore ensemble, mais ils n’y sont plus. C’est posé avec une certaine lenteur, mais c’est assez bien vu, y compris la pesanteur inhérente à cet état d’esprit. C’était l’été.
Quand la rupture est consommée, le film a tendance à s’étirer : divers épisodes de sa vie à lui (la fac, la rencontre de l’ex, le viol, le vide, ou le manque d’elle). Là, c’est l’automne. Phase 3, c’est l’hiver, il va la chercher au fin fond d’un patelin perdu. Rencontre pesante ; on commence à trouver tout ça un peu vraiment lourd et ainsi de suite jusqu’à la fin. La femme est très belle (Ebru Ceylan) l’homme est pas mal, (le réalisateur ?) et le film n’est pas mal, mais pas si bien.

Silentium : autrichien, jubilatoire, Wolfgang Murnberger. Le héros est un privé minable, qui entre autres, fait vigile dans un grand magasin à Salzburg. Il se trouve enquêter sur le mystérieux suicide du gendre du directeur du festival. Tout ce beau monde est lié, par des liens mystérieux, à l’évêché, à un pensionnat de jeunes gens de bonne famille. L’enquête est assez prenante, le ton est caustique, il y a des personnages secondaires assez savoureux, ou intrigants, même si un peu caricaturaux. Très bon moment.

Oublié le titre ??? : film allemand : une jeune fille très pratiquante quitte son patelin pour entrer à la fac, malgré une forte réticence de sa mère, à cause de sa maladie (crises d’épilepsie ?). Début d’éclosion, dans un milieu moins étouffant que sa famille, mais rechute.
Le problème, qui devrait être traité par des psychiatres, est traité comme possession par l’église. Le film montre la descente aux enfers de cette jeune fille, comment elle se désagrège sous les yeux du spectateur, s’enferme dans sa psychose en même temps que le monde extérieur se referme et se réduit bientôt à sa seule famille + le prêtre exorciste.

La Vie des autres : comment la Stasi …

Ping-pong : film allemand (ou danois ?), Denning Bendtsen : Une famille aisée, mère au foyer, fils aspirant pianiste, chien, un monde assez clos, à chacun sa bulle ; arrive inopinément le neveu, le grain de sable : autre milieu, autre expérience, autre malaise, une autre bulle entre dans le champ.
Le film montre, sans blabla, sans effets, sans fioritures, les interactions, perturbations, changements de perspective que cela déclenche, ainsi que la cruauté et la frustration des relations entre ces gens. Très efficace, par contraste entre le minimalisme affiché et la profondeur des dégâts.

12h08 : roumain, Corneliu Porumboiu. Une ville moyenne de Roumanie, c'est-à-dire un environnement urbain triste, minable, pauvre, dégradé. La télé locale décide de faire une émission en direct pour l’anniversaire de la révolution de 1989, à partir de témoignages : a-t-elle eu ou n’a-t-elle pas eu lieu. (c’est le titre roumain du film). La télé locale n’a évidemment pas de moyens, pas d’équipes, et probablement pas de sujets.
Sujet principal du film : la dérision, le dérisoire, un regard caustique sur une société défaite, et des humains désabusés après avoir été abusés. Un film désespérant sur les laissés pour compte de l’histoire, de l’avancée, de l’avenir, de l’Europe. (Apparemment, il y aurait une vague lueur du côté de Bucarest, où tout se passe - s’il se passe qqch - et qu’on regarde avec envie ou dépit, c’est selon.

La Nuit au musée : sympathiques gesticulations d’un sympathique papa aux prises avec les pensionnaires du musée ; ça tombe bien le papa a bien besoin de restaurer son image et son ego.

Blood Diamonds : le héros blanc, mercenaire recyclé en trafiquant, cynique et sympathique, mordu d’Afrique et mal barré, a bien l’intention d’entuber le héros noir, un homme bon et brave, pêcheur pétri de vertus familiales. Finalement, le blanc n’est pas si cynique, surtout qu’il y a aussi une journaliste vachement humaine qui veut savoir et agir, et qui n’a pas froid aux yeux, même quand il y a des explosions et des bagarres, elle est toujours drôlement jolie et fraîche, et les mauvais noirs sont vraiment mauvais, mais finalement, les gentils sont plus forts que les méchants. L’ensemble se regarde avec plaisir : action, péripéties, violence, rebondissements… et laisse un arrière-goût de gâchis et d’impuissance, comme d’hab qd il s’agit d’Afrique.

La Cité interdite : Zhang Yimou. On comprend vite que l’empereur est très puissant et haïssable, que son épouse est bien coincée, entre ses broderies et sont thé empoisonné, que les fils font ce qu’ils peuvent, et que tout le monde complote et meurt à qui mieux-mieux, tandis que s’égrènent les heures du jour. Mais ils y mettent le temps, parce que tout le monde à la cour est champion de kung quelque chose, ils ont un art consommé et martial de s’envoyer valser en l’air les uns les autres, dans l’intention évidente de se faire du mal, mais ils résistent, font des pirouettes et rebondissent, et ils doivent dans l’ensemble s’y reprendre à plusieurs fois, sauf quand c’est le menu fretin qui tombe comme des mouches. Les sports-ballet de combat prolifèrent dans un kitsch de haut vol, l’esthétisme exacerbé est plutôt réjouissant à regarder, ils ont dégotté une troupe de sauteurs au sabre, adeptes du grappin et de la tyrolienne qui est assez ébouriffante.
La production ayant les moyens de dépenser sans compter, on ne compte pas les figurants, qui se lancent à l’attaque, flots après flots, dans la bluffante bataille finale. Les mouvements d’ensemble, dans une débauche de lancers de javelots sont assez classe, le tout dans des torrents d’hémoglobine, bientôt supplantés par des océans de chrysanthèmes. Bref, tout dans ce film est overdosé, (ah, les délires chromatiques saturés des décors !) et c’est plutôt bien fait. (Mais est-ce bien raisonnable d’y emmener des moins de 10 ans ?) La jeune fille amoureuse est délicieuse dans ce monde de brutes.

Angel, François Ozon : Angel vit dans le rêve d’elle-même et vampirise tout ce qui l’approche : à travers son regard, tout devient kitschissime, et les personnages, des figurants dans son théâtre. Ozon s’amuse à construire l’incroyable édifice, et certainement le décorateur aussi, et le costumier… et moi avec : il y avait de tout en abondance, comme une pâtisserie viennoise gavée de chantilly.
Et puis il y a une fin, assez pathétique, même pour cette étrange créature : c’est quand elle finit (enfin ?) par être rattrapée par le réel, qui réussit (enfin) à la déconnecter d’elle-même. Et une fois débranchée, bien sûr, elle meurt.

Les Témoins, étonnant dithyrambe de la critique. D’abord, il y a une laborieuse mise en place des protagonistes (les traits sont forcés, ils sont tous « trop », jusqu’à la grande niaise de sœur, béatement plantée dans son hôtel de passe. Et la mer ! et le ciel ! ...) Le Sida, qui met tout de même une bonne moitié du film à se pointer, c’est bien la seule épaisseur du film. A part ça, tout est plat, on ne voit bien que tous ces gens s’agitent. Il paraît que c’est le désir, et puis après, c’est la guerre. Et tous de ramer pour s’appliquer à démontrer que le désir est complexe et le fléau terrible. C’est Michel Blanc qui s’en tire le mieux, le frustré qui n’arrive pas à assouvir et qui lutte. Tout cela est plutôt chiant que pathétique.

Notre pain quotidien :
Au secours, mais dans quel monde vivons-nous ?
Ce que j'écris est-il infailliblement niais, nostalgique et réactionnaire ? Je parlerais d’une époque où les étables obscures dégageaient une puissante odeur de fumier mêlée à la tiédeur des vaches, où ces mêmes vaches débonnaires tournaient placidement la tête vers la fermière qui les trayait, assise sur son trépied, en agitant la queue pour chasser les mouches, et où l’on repartait chez soi avec son pot de lait à faire bouillir. Ce serait une époque où l’on n’avait pas inventé le manège à traire les vaches – une séquence à la Tati - et où le taureau allait à la vache sans que l’homme s’en mêle et lui pique son sperme. Une époque où l’homme n’était pas capable d’inventer de ces machines incroyablement sophistiquées qui sont une ode au génie créateur et industrieux de l’homme en même temps qu’un chant funèbre qui célèbre la deshumanisation de nos manières. Maintenant, les tomates n’ont plus besoin d’heures, ni de saisons, ni de soleil ni même de terre. Tout est produit à journée continue dans d’immenses serres industrielles qui s’y entendent en fruits et légumes sans odeur, sans saveur, et même sans couleur.
J’ai vu des machines plus perfectionnées et plus ingénieuses les unes que les autres, des aspirateurs à poussins, des écouilleuses à porcelets, des manèges à traire les vaches, des moissonneuses à choux-fleurs servies par des lignées d’officiants à genoux, j’ai vu un incroyable tracteur à secouer les oliviers. Imaginez un peu, deux pinces monstrueuses s’approchent, saisissent le tronc et lui impriment une violente secousse : l’arbre sacré, l’arbre divin de nos Humanités, sauvagement secoué pour lui faire rendre ! En 20 secondes, les olives sont à terre ; un humain fignole le travail en tapant les rameaux délicats à grands coups de gaule. J’ai vu des poulets à la chaîne, des machines éventreuses de cochons, des conditionneuses de poulet, qui font ça en un temps record et avec un minimum d’intervention humaine. Proprement occis, sans la moindre formule d’excuse pour la vie qu’on leur enlève ni de reconnaissance pour la chair qu’ils nous offrent.
Le film finit par là où il commence, par du propre, le propre d’un employé en train de nettoyer au jet les travées d’un abattoir industriel où les carcasses des bêtes forment des murailles de viande, entre lesquelles l’homme circule, armé de son désinfectant.

Le 4ème morceau de la femme : Au départ, je voulais voir Dark Horse, mais je me suis trompée, alors j’ai vu Le 4ème morceau de la femme… Au départ, je ne savais pas que la réalisatrice était aussi l’actrice, alors j’ai imaginé que la réalisatrice était amoureuse de l’actrice parce qu’il n’y avait qu’elle et qu’elle ne se lassait pas de la filmer, Mais finalement, l’actrice, c’est la réalisatrice. Donc, Laure Marsac aime le rouge et adore se filmer, et elle aime encore mieux se filmer en rouge, et peut-être qu’elle aime aussi les voitures, mais c’est pas sûr. …

Le Come back : Hugh Grant pop star has been, et charmante jeune femme composent une chanson pour une idole contemporaine etc etc. Sympa, rigolo

Une Jeunesse chinoise : voilà un film intéressant d’abord pour l’exotisme : c’est toujours bien de voir comment font les autres, comment ils s’habillent, comment ils se parlent, s’abordent, dansent, discutent, font la fête, donc, la curiosité ethnologique est comblée, pour les habitats, les sociabilités, les vêtements, parce qu’à la fin, on ne les connaît vraiment pas, ces chinois. Mais l’essentiel, c’est cette manière de relater la manière d’être fusionnelle de la jeunesse... La subjectivité de la jeune fille, sa manière d’être, de ressentir, d’être trop près ou trop loin, sans doute jamais à la bonne distance, parce que c’est le privilège – et le désastre – de l’âge de mieux évaluer les situations, les sentiments, l’autre, en général. J’aime bien aussi la manière de traverser les événements de Tien An Men (révoltes étudiantes) d’un point de vue très peu politique, mais dans un maêlström généralisé, qui s’accorde bien à celui de ses émotions et désarrois amoureux.
Ancrage et délitement : ça pourrait résumer le film : les ancrages amoureux, et les ratages qui s’en suivent, parce qu’après tout, même si on est fait l’un pour l’autre, ce n’est pas si simple de s’agripper au bon endroit et au bon moment, d’autant plus que la concurrence est rude et le jeune homme convoité. Et puis s’ensuit le délitement, parce qu’on ne peut pas vivre d’intensité amoureuse et fusionnelle : c’est épuisant, et il y a tellement d’interférences – le réel – à gérer.
Alors elle s’éloigne d’elle-même, elle approche d’autres hommes, quand il ne reste pas grand-chose, il reste encore le corps, encore capable de s’engrener dans une histoire passionnelle, et puis elle va, d’éloignement en renoncement… Et pendant ce temps, l’autre vit l’absence comme un exil (ou vice-versa) ?

A Casa nostra , x Comencini : en Italie, une galerie de personnages à tous les étages de la société, du petit bourgeois bas de gamme au grand patron cynique, en passant par la pute, la cover girl, l’infirmière, l’inspectrice (commissaire ?) de police… tout le monde est dans sa m. chacun à sa manière, e por si muove. Ensemble assez déprimant, pas mal, mais un peu trop démonstratif.

Zodiac, Fincher ?enquête sur un serial killer. Convaincant, scotchant.

Irina Palm, , avec Marianne Faithfull, banlieusarde vaillante qui va bosser à Soho dans une boîte de sexe pour gagner vite bcp d’argent pour son petit fils. Quelques bons moments. Un peu mince pour faire un film

J’ai oublié d’en noter qquns, j’ai donc oublié que je les ai vus.

The Bubble : israelien
Bien, pas le temps de revenir en arrière, bon regard sur la texture des relations entre 4 jeunes gens (les 3 Israéliens et le Palestinien).

Ratatouille : très sympa

2 days in Paris : sympa. Le regard de la française (Julie Delpy) sur l’Américain (et vice-versa), les Français, son monde de Paris, sa famille - ses parents, sa sœur, ses ex, sa relation amoureuse. Assez drôle. (sauf la fin, bof.)

4 mois 3 semaines 2 jours : glauque. Imaginez qu’on vous enfonce la tête dans les cabinets et qu’on l’y laisse 1h ½. Ce qui est bien fait, c’est l’oppression, la sensation d’étouffement, de sans issue, d’être complètement coincée, d’un bout à l’autre du film, il n’y a ni espace, ni respiration, ni échappatoire. Ce qui cloche ? C’est la perfection de la démonstration. Tout y est, c’est un concentré des mauvaises choses de la vie. Trop, c’est trop ? Jusqu’à la copine, qui énerve, tellement elle est passive et gourde.
Est-ce un bon film ? J’ai entendu dire qqpart le « Rosetta » des Balkans ( film belge glauquissime d’il y a qq années, avec une caméra à l’épaule qui n’arrêtait pas de faire bouger l’image, à la fin on avait la nausée), pourquoi pas : sur le plan du sordide, Miungiu a mis le paquet. C’est une bonne tranche de sale vie. Et dans la série sale image, il y a en un certain nb où on ne voit rien, parce que ça se passe dans les sales rues pas éclairées du sale régime Ceaucescu.

Hairspray : bon contrepied à ci-dessus : on sort léger, de bonne humeur de cette plaisanterie rondement menée, sur fond de bons sentiments. Pourquoi n’y a-t-il plus de comédies musicales ?

Joyeuses Funérailles, Franck Oz : très drôle film anglais, au moment où famille et amis se rassemblent pour la réception et la cérémonie autour du cercueil du père de famille

Octobre 07
Alexandra, Sokourov ? une grand’mère russe vient rendre visite à son petit fils dans un camp militaire en Tchétchénie. C’est une indépendante qui circule à sa guise, et contrevient ainsi discrètement, comme de traverse, à l’ordre établi du camp, et personne ne sait comment faire obéir cette vieille dame qui n’en fait qu’à sa tête. Alexandra est pour ces jeunes hommes du camp une incongruité, elle les renvoie à la nostalgie du monde perdu de l’enfance, des mères et sœurs, des attentions gentilles (elle leur achète cigarettes et friandises). La plupart de ces hommes sont très jeunes, ou divorcés, ou bien en peine de se marier, parce que trop pauvres pour les exigences des femmes.
Elle se rend au marché voisin, et sympathise avec une autre vieille, une Tchétchène, au mépris des rivalités de politique et d’hommes, elles ont leur humanité de femmes en commun. Ces figures de femmes renvoient aussi à la perte des valeurs familiales et sociales : on a affaire à une société dévastée, économiquement et socialement, avec peu d’espoir de retour en arrière, ou de restauration

Un Jour sur terre
Pauvres ours

L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Andrew Dominik : étonnant film, excellente lenteur, des voyous sans fard, sans mythologie. Les clichés du genre mis à bas. Le film exerce un pouvoir captivant. L’humanité est détaillée au scalpel, les relations réduites à des pulsions de peur, d’envie et de mort. C’est sans fioriture. Il reste une impression de désolation et d’aridité. La solitude du lâche ? celle de Jesse James ? la cruauté des hommes ? de l’ouest ?

La Forêt de Mogari … Naomi Kawase ?
Mortellement ennuyeux, la dérive du pépé et de la jeune femme, liés par leurs deuils respectifs, et qui n’en finissent pas de se perdre dans la forêt ultra symbolique, bourrée d’humus, de feuilles, de pourriture, de renaissance, d’eau, d’ombres, et l’apaisement vient à la fin. Pffffff. Les plants de thé jouent très bien. Mais j'ai lu plein de critiques dithyrambiques et extatiques. J'ai dû rater quelque chose.

La Maison du diable Robert Wise 1964
Un chercheur en surnaturel réunit quelques personnes dans un maison hantée pour mettre en évidence l’existence du surnaturel. (Personnage de la vieille jeune femme, introvertie et névrosée, qui a soigné sa mère pendant 11 ans.) C’est assez efficace.

Les Promesses de l’ombre David Cronenberg
Mais où les officiels sont-ils allés chercher leurs 4* ? C'est décevant. J’attendais une histoire plus ample et complexe, qui décrypte les systèmes de la mafia russe (et pourquoi Londres? ça pourrait se passer à Paris, à Bruxelles, n'importe où). J'ai vu il y a peu un reportage télé sur une prostituée assassinée -albanaise ?- bien plus fouillé et captivant. Ici, c’est resserré sur 4 ou 5 personnages caricaturaux. Ils se cassent la gueule abondamment, se liquident salement ; il y a un ivrogne psychopathe, un ténébreux tatoué, une gentille infirmière, une scène de cul, et au milieu coule un bébé... Tout ça est très violent (rires nerveux pendant la scène du hammam) et un peu facile.

La nuit nous appartient James Craig (cf Little Odessa et The Yards) = We own the night, devise des policiers new-yorkais. Encore une histoire de mafia russe, mais d’une autre portée. Le film est articulé autour du personnage du « mauvais » fils ( Phoenix = Commode dans Gladiator) celui qui n’a pas suivi le modèle familial (vie rangée, au service de l’ordre, du papa flic, tout comme son autre fils, qui lui aussi est devenu flic).
Le « mauvais » fils, gérant d’une boîte de nuit branchée, fréquente le milieu de la nuit. Le film commence au moment où les trafiquants de drogue (mafia russe) se rapprochent de lui car ils ont besoin de son intercession, de ses contacts, ou de son appui, pour faciliter l’écoulement de leur marchandise. Ils s’en prennent au frère flic… etc. Quoique ce soit passablement manichéen, on est bien scotché par l’ambiance, certaines scènes haute tension, le charisme des acteurs. Bon film.

I’m not there : Todd Haynes
Vrai beau film, balade entre des images, des éclats, des échos, une époque, une humeur changeante, des retournements. Ce film génial profite de l’absence de Dylan pour convoquer ce qui fait la trame de Dylan : un capharnaüm de références et mythologies américaines dont nous aussi, nous sommes imprégnés, qui incluent les poètes vagabonds et les vagabonds tout court, le folk song et les sources noires de la musique blanche, l’errance, les laissés pour compte, le Vietnam, le protest song, le Western, les limousines, les motos, les pop stars, les déjantés, les fans, les festival, les prédicateurs, les spéculateurs, la mère-nature… L’histoire commence quand Dylan n’était pas Dylan, avant qu’il ne serve de révélateur et fasse vibrer tout ça. Le patchwork fonctionne comme une machine onirique, avec la logique jubilatoire d’un aller retour permanent entre un auteur et les mythologies du présent qu’il incarne. C’est familier et fascinant, c’est génial. Cf : Velvet Goldmine et Loin du Paradis

La Visite de la Fanfare : israélien
Improbable, drôle, désenchanté, les regards croisés d’humains trop humains
Une impression de no futur, temps suspendu sur des regards, des hypothèses,

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