lundi 26 août 2019

So long my son, Wang Xiaoshuai

Wang Xiaoshuai

C'est un maelström d'images, de moments, de références, d'émotions, et un fil continu d'humanité. De A à Z le film est à fleur de peau, de sensibilté, d'impression. De touche en touche, les personnages acquièrent densité, profondeur et humanité. Il y a des lieux clés (le barrage, l'appartement ouvrier, l'atelier) qui cristallisent les émotions, événements, souvenirs, et à force de voir et de revoir divers angles ou époques d'une scène, ou de multiplier les versions, ou les points de vue, à force d'avoir des regards différents selon les protagonistes, le film prend toute sa dimension.
En plus, c'est une formidable mine de renseignements sur l'évolution de la Chine des 30 dernières années, qui commence au moment où la Chine engage la politique de l'enfant unique et finit quand la spéculation immobilière enrichit les plus malins (ou simplement les plus avisés ; le film est tellement peu manichéen qu'on peut admettre que tout est possible chez tout un chacun, sans qu'il se soit forcément livré aux pires turpitudes ? Quoique. Le pouvoir et la réussite sociale sont toujours du même côté).
Le scénario (ou le montage, virtuose) est assez intelligent pour rendre les acteurs beaux, intéressants, émouvants, intelligents, et encore une fois, d'une formidable humanité, une valeur magnifiquement mise en scène (alors qu'elle semble absente du cinéma occidental, tout en noirceur, désespoir, amertume...) Bémol : ça change aussi de la plupart des films chinois que j'ai vus, qui montrent une société désespérante, gangrenée par l'avidité et l'argent.
Et puis c'est aussi une magnifique manière de parler de la filiation et du fait d'être père ou mère.
Bref, ce film est un chef d'œuvre

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