samedi 10 septembre 2016

Comancheria

David Mackenzie. C'est vrai, dès qu'il y a l'Amérique des grands espaces, même si c'est en version monotone et pourrie, en l'occurrence le Texas (en vrai le New Mexico où ça a été tourné), je suis contente. Je ne sais pas pourquoi ces paysages désolés et pleins d'espace me réjouissent, jalonnés de barbelés pour le bétail, et d'hypothétiques pancartes qui signalent des bourgades fantômes. Et quand surgissent ces bourgades, on n'est pas en reste, avec la station service, le "diner", la banque, de vagues rues toutes pareilles qui se croisent, des motels absurdes, un casino de loin en loin, et après quand on sort du patelin, on trouve ça et là des cow-boys essayant de survivre avec leurs bêtes, des campements avec mobil home, ou de pitoyables agencements baptisés "ranch", où on ne sait pas trop ce qui peut survivre là. En fait, ce qui survit là, ce sont deux frères, à la fois dépareillés et appareillés, différents, mais frères, et ils ont un plan pour sauver le ranch familial. Et à l'arrière plan, il y a une autre paire, le shérif et son second, sur la piste des braqueurs de banque. Tout ça sur fond de modernité, c'est à dire une société gangrenée par la crise monétaire, où les ranchers n'ont pas d'avenir, avec partout des pubs pour les surendettés ou pour ceux qui ont besoin de cash. Bref, c'est un western du 21e siècle, où il est question de la rapacité des banques et de l'endettement des couillons, voués à la pauvreté de père en fils. Avec, plus que plus à l'arrière plan, la mythologie d'une Amérique libre, où les Comanches étaient maîtres de la plaine et foncièrement rebelles, et où, version contradictoire, chaque Texan peut fait régner sa loi, armé de ses guns, pistolets, fusils mitrailleur... tout ce qui tire. Tout ça est plutôt dense et fin, avec des personnages super bien campés (les 2 paires, tout comme les personnages annexes).
Excellement interprété par Jeff Bridges, Chris Pine, Ben Foster, avec une super musique

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