samedi 11 août 2012

Une Femme sous influence


Toujours ce génie qu'a Cassavettes de montrer la densité, la complexité des émotions en jeu dans une scène, dans les dialogues, le sous-texte, les silences, les regards, 
Un semblant de tenue dans le chaos ambiant, les mini ou maxi-dérapages dans les cadres de la famille, de la sociabilité, des relations du boulot, des relations de l'école. La manière dont ça avance et ça tient sur le fil du rasoir, avec des à-coups, des blocages, des moments qu'il faut enjamber pour que la situation ne tourne pas au cauchemar,  jusqu'au moment où ça ne tient plus, et où on entre dans le cauchemar, une succession de scènes incroyables, quand elle ramène chez elle le type du bar, quand son mari ramène l'équipe manger des spaghettis à la maison, quand elle reçoit le père de famille et ses enfants pour les garder (c'est là où elle danse la Mort du Cygne), l'insoutenable scène qui précède l'internement, avec le mari, le docteur, la belle-mère, la scène où Peter Falk emmène ses enfants à la plage, la scène où tout le monde se précipite pour fêter le retour de Mabel à la maison, et sans arrêt, ce suspense pour savoir si ça va tenir ou comment ça va casser. C'est complètment haletant et saisissant et atroce, avec tous ces gens qui sont plutôt gentils et animés de bonnes intentions, sauf la belle-mère, assez venimeuse, ou plus exactement ambivalente.

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