mardi 9 août 2022

Qiu Ju, une femme chinoise, Zhang Yimou

Zhang Yimou

1992. J'adore ce genre de film qui offre une immersion complète dans un monde inconnu (et disparu) : la Chine rurale des années 80, les décors, habillements, comportements, u et coutumes privés, publics ou judiciaires. Ou comment une jeune femme (la belle Gong Li) dont le mari a été battu par le chef du village, demande réparation de plus en plus haut (le district, la ville, les instances juridiques...) parce qu'elle n'obtient jamais la réparation qui lui paraît juste : des excuses. Or, ça se passe toujours sur un registre financier et de plus en plus administratif. Entretemps, on s'est promené dans les maisons (chez elle et chez le chef du village), sur les routes (en brouette, triporteur et bus) exceptionnellement en voiture, on a monté dans la hiérarchie des autorités et administrations concernées, on a découvert la ville avec les yeux de deux paysannes, et comment on se loge (dans des chambres collectives)  quand on ne peut pas se payer l'hôtel, on a mangé et bu avec les uns ou les autres, rencontré divers personnages plus ou moins conciliants, senti le gap entre des paysans illettrés et des citadins déjà versés dans le monde de la consommation... et tout ça progresse inexorablement jusqu'à la décision finale. C'est une belle histoire humaine et une belle fresque sociale.

 


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