samedi 4 octobre 2014

Saint Laurent, Bertrand Bonnello


 
Le Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert se feuilletait comme un magazine pour revisiter tout ce qu'on sait à peu près de YSL. Un film prévisible qui laissait à peu près indifférent aux clichés, splendeurs et misères d'une star de la couture, qui révolutionna  la mode,  l'air du temps etc... Ici, c'est différent. Bonello donne à son personnage épaisseur, profondeur et mystère. Superpose les couches, effeuille ou effleure, ici et là. Superpositions d'identité. D'images. De décors. Le Saint-Laurent de la lumière et celui de l'ombre. Le personnage public et l'homme enfermé dans ses addictions, ses névroses, ses collections. L'enfermement du Trésor Vivant. L'osmose entre la création et le travail de l'atelier. Les personnages qui gravitent autour. Et Saint-Laurent devient  un personnage complexe, hanté par Proust, le deuil, la quête, l'amour, la destruction, le sexe, la violence, la peinture, la beauté. Il reste l'énigme et la douleur qu'on chercherait en vain à expliquer, décortiquer, analyser, mais dont la foule est avide parce qu'il est un homme public, livré en pâture à la curiosité du monde. Et comme le personnage de Bonello est plus intéressant que celui de Lespert, Gaspard Ulliel est forcément plus intéressant et plus troublant que Pierre Niney.





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