lundi 23 janvier 2012

Un soir, une ville

Enfer et damnation. Piégée par les critiques dithyrambiques qui encensent Un soir, une ville (Daniel Keene, mis en scène par Didier Bezace, Théâtre de la Commune d'Aubervilliers). Quelle déception. La scénographie et les lumières sont très élégantes, les acteurs excellents, mais les parti-pris insupportables : l'éternel recommencement du rideau qui s'ouvre et se referme, et se rouvre, et se referme, et se rouvre etc...  entre ce qu'on peut appeler des saynètes, et une non moins insupportable musique, insistante, lancinante - ça doit être pour imprimer le grincement du mal-être dans l'âme du spectateur, et ça, ça marche : c'est d'une insupportable lenteur, la solitude, le mal-vivre de ces personnages s'étire interminablement, d'immenses blancs s'interposent entre les répliques et il faut boire le calice de la solitude jusqu'à la lie. Les 3 pièces racontent des relations impraticables, des contacts ratés, des échanges impossibles, et leur ratage systématique. La noirceur des situations et relations humaines (le père alcoolique à l'aide sociale, les sinistres amours de gare, à  tarif négociable, le placement de la maman Alzheimer...  ), les individus largués dans le néant, normalement, c'est un truc qui me parle, je n'aime pas les histoires qui racontent que tout va bien, mais là, ça me rendait hystérique d'impatience et d'ennui.
Cependant, à part les critiques enthousiastes, le public aussi (une partie) a l'air conquis, ils applaudissent longtemps et crient bravo.  (Il y en a qd même  2 ou 3 qui sont partis discrètement).

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