mardi 23 février 2016

Un Jour avec, un jour sans. Hong Sang-Soo.

C'est ce genre de film où il ne se passe pas grand chose, d'ailleurs, ça se passe pendant une journée vide, une journée à tuer le temps, parce que le personnage, un réalisateur en vue invité en province à une conférence sur son film, est arrivé de Séoul un jour trop tôt. Les personnages (en l'occurrence deux artistes - il est réalisateur accompli, elle est peintre débutante - donc, des personnes sensibles et complexes) se rencontrent par hasard,  s'approchent, s'évaluent, se séduisent entre deux phrases, deux regards, deux demi-sourires ? Des connivences qui se devinent, des accointances qui s'esquissent, des baisers qui s'évitent. Bref, ils sentent qu'ils pourraient se plaire, s'entendre, voire s'aimer. Mais la vie est trop directe et trop simple pour des âmes compliquées. Trop compliquée pour l'épanouissement du désir. Donc le film laisse plein de choses en suspens, du flou sur ce qui se joue vraiment dans chaque scène. Et le fait avec une subtilité qui va de pair avec une certaine lenteur. Ce qui peut aussi être bien.
Mais tout ce flou laisse la place à d'autres hypothèses. Du coup, c'est l'effet 2 en 1 : quand on croit que c'est fini, (et qu'on est un peu sur sa faim) le film rembobine et reprend au point de départ. Tout ce qui a été montré sous un angle l'est à nouveau, sous un autre angle. Bonne idée pour montrer d'autres possibles qui naissent d'une rencontre, le potentiel d'un instant, d'une réplique, d'un échange.  Mais finalement, c'est toujours non abouti et frustrant. Et long.
A quoi s'adresse le tas d'étoiles décernées par la plupart des critiques ? A la finesse du réalisateur ? Son intelligence. Sa subtilité pour faire sentir l'épaisseur et la fragilité d'un instant ? Soit. Mais dans l'ensemble, c'est quand même un peu chiant.

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