dimanche 10 avril 2016
Shadow days
Zhao Dayong. Encore un film où l'on se félicite de ne pas être né chinois. Un film en cul de sac, où un jeune couple vient échouer au bout du monde. Les premiers plans, c'est un triporteur (?) à l'assaut d'une route en lacets (très beaux plan, très beau paysage). L'engin arrive dans un patelin décati, assez vide et hors du temps (les habitants ont dû massivement migrer vers les villes où il y a du travail). Ce qui a sans doute été le cas du jeune homme qui revient 20 ans après, avec sa copine très enceinte. Parce qu'il veut "que son fils naisse là où il est né", dit il. Plus vraisemblablement parce qu'il a des ennuis avec la police et doit se planquer. Il s'en remet donc au maire, son oncle, pour avoir boulot et protection. Le maire qui est mobilisé par l'application de la politique du contrôle des naissances. Avec ses sbires à sa botte. Et une nouvelle recrue, son neveu.
Le réalisateur filme la beauté des paysages environnants, et raconte l'ambiance délétère de ce bourg livré au pouvoir du maire et de ses acolytes, où les habitants sont comme des ombres, dans une ville dégradée, oubliée du progrès, où il n'y a rien à faire qu'émigrer ou survivre. Superbe peinture de l'amalgame d'une Chine ancestrale et rurale, où coexistent des vieux restes du culte de Mao, la toute puissance du petit potentat local, la survivance des croyances ancestrales et la crainte des esprits malfaisants. C'est sinistre et poignant.
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