Hou Hsiao Hsien. Une bande de 4 adolescents paresseux, glandeurs, desœuvrés, en rupture d'école, passe son temps à traîner, se battre, faire des blagues, bref, des "vitelloni" version taiwanaise, frisant la délinquance. Troublés également par l'idée de la femme. Qui rentrent sagement le soir chez papa-maman (père absent -accident au cerveau- mère énervée-désolée de ce comportement immature adolescent). Quand ils ont un peu trop déconné, et face à l'impasse qu'est leur vie dans leur patelin (Kiashiong), ils partent pour une plus grosse ville (il y a la sœur de l'un d'eux qui vit là-bas. ) Ils ne sont pas plus malins, sauf qu'ils découvrent les nouvelles possibilités de la ville, entre autres le cinéma - ou plutôt, comment truander pour entrer au cinéma sans payer. Le film raconte avec la même grâce ce temps suspendu où des jeunes gens traînent en se cherchant un but dans la vie, voire un boulot. Et en épiant la séduisante voisine, mariée à un petit voyou. Quand l'impasse est flagrante, le départ à l'armée semble une solution pour mettre un terme à cette existence irrésolue et inaboutie.
Ce film est dédié à cette période de l'existence "en suspension", blagueuse, bagarreuse, pleine de spontanéité, d'idées loufoques, de mauvaise foi, de petits larcins, de trouble érotique...
Beau film (très beaux plans, très belle image) qui montre comment la nature brouillonne, pleine d'aspirations, des adolescents se heurte à tous les obstacles que la vie met au désir (désir de vivre, désir d'être). Très bien
construit dans sa fluidité. Il donne une sensation d'espace et de
mouvement, et de rétrécissement face à l'imperméabilité/ la résistance du monde à l'ego adolescent.
" la vie de quatre adolescents, bande de petits voyous, dans la petite ville côtière de Kiashiong est déclinée, au son de Bach et de Vivaldi, comme un ballet d'attitudes énergiques et insolentes, puis leur déménagement en ville comme la chronique d'une irrémédiable détérioration. " (Mathieu Macheret)
http://www.cinematheque.fr/cycle/hou-hsiao-hsien-316.html
mercredi 16 mars 2016
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