Théâtre de la Bastille. Très belle méditation scénique (je ne sais pas si ça se dit, mais c'est bien de ça qu'il s'agit) une invitation à méditer sur la force du livre et sur ce qu'il imprime dans le cœur des gens. Sur la parole fédératrice qu'il contient, pour faire communier les âmes des hommes, leur faire partager des émotions et des idées. Tiago Rodrigues nous promène entre ses souvenirs et ses émotions littéraires, évoquant le personnage de sa grand-mère, extrapolant à quelques figures historiques (George Steiner, Pasternak, Ossip Mandelstam...), et invite 10 spectateurs à faire l'expérience du "par cœur" et à incarner sa démonstration .
C'est une belle balade littéraire qui prend son élan à partir du sonnet 30 de Shakespeare, que Boris Pasternak a traduit en russe, et qui servit de poème de "résistance" en pleine terreur stalinienne, au cours d'un congrès soviétique (il nous raconte comment). Qui se poursuit dans les camps de Sibérie, où Nadejda, l'épouse du poète emprisonné Ossip Mandelstam défend la mémoire de son mari et de son œuvre en faisant apprendre ses poèmes par ses amis. Et se continue avec Ray Bradbury et Fahrenheit 451, sur la résistance au totalitarisme. Avec en filigrane l'histoire de sa grand mère. Une invitation à rendre hommage aux livres, à se les approprier, se les mettre en bouche en les apprenant par cœur et en les ingérant, pour qu'ils deviennent notre décor intérieur.
vendredi 22 janvier 2016
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