samedi 20 septembre 2014

Sils Maria


 

Olivier Assayas. Plus justement intitulé Clouds of Sils Maria. Maria Enders (Juliette Binoche) obsédée d'elle-même, obsédée par le basculement des rôles qui est aussi le basculement de sa vie et le commencement du déclin. Une jeune star (Chloe Grace Moretz) va jouer le rôle de jeune fille qui avait révélé Maria il y a 20 ans. Elle-même jouera le rôle de la femme mûre. La fin du monde de Maria Enders (théâtre, valeurs sûres et cie) supplanté par celui de la jeunesse : notoriété planétaire, scandale et réseaux sociaux. (Enders, end, ändern)
Entre les deux rôles, Valentine (Kristen Stewart), l'assistante-confidente, femme de l'ombre qui rayonne d'un étrange pouvoir, réceptacle absolu de tout ce que sa maîtresse déverse sur elle sans relâche (interrogations, émois, angoisses). Valentine essentielle, omniprésente pour combler le vide ou la solitude de Maria Enders, Valentine miroir et écran, qui regarde Maria Enders se débattre et lui sert de catalyseur. La force muette et la puissance d'un trou noir où s'accomplit la métamorphose de Maria Enders au sommet de son art, c'est à dire là où elle aborde la pente descendante.
Un film élégant, des actrices belles et sensibles, des décors grandioses et chics, mais il manque quelque chose à cette parenthèse intelligente entre gens de (bonne) compagnie qui se posent des questions existentielles.

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