mardi 3 novembre 2015

The Lobster

Yorgos Lanthimos
Ce film étrange donne envie de savoir ce qu'a déjà réalisé l'auteur : Canine (2009), Attenberg (2010) et Alps (2011), avant The Lobster, bizarrement classé à "science-fiction". Ça se passe dans un futur proche de nous, et s'il y a de la science, là-dedans, c'est plutôt de la science des comportements. Ou plutôt sa négation. Tout ce qu'il y a d'intuitif, d'approximatif, de spontané, d'erratique dans la rencontre ou la relation entre les gens est biaisé, nié, éradiqué.
Ça se passe donc dans un monde où la vie de couple est obligatoire. Les célibataires (veufs, divorcés) sont transférés dans un hôtel où ils ont 45 jours pour trouver leur partenaire. S'ils échouent, ils sont transformés en l'animal de leur choix. L'emploi du temps des candidats est strictement élaboré. Chaque journée est découpée en séquences ; les comportements et conduites à tenir à chaque séquence sont codifiés, les  écarts sanctionnés. Les candidats ont intérêt à rester dans le rang, et s'il y a révolte, elle ne peut être qu'intérieure, tandis que l'échéance des 45 jours se rapproche, et que la probabilité d'échouer grandit.
Le film montre différentes stratégies d'adaptation, ou pas, des candidats à ce conditionnement. A l'extérieur du camp (on a envie de dire camp, mais c'est un hôtel), il y a les Solitaires, qui se cachent dans la forêt, et obéissent à leurs règles. Tout le film laisse une impression étrange, bizarre, désagréable, parce que cette dictature des comportements contrecarre et piétine tout ce qui est l'essence des relations humaines. La musique, dissonante, dérangeante, joue elle aussi un rôle étrange.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire