Paolo Sorrentino.
Une merveille de promenade onirique dans une établissement thermal chic, en Suisse, des lieux étranges, des situations qui prennent une couleur étrange. Ecart propice à l'évasion poétique, l'hypothèse, l'interprétation, l'élévation. Ce film absolument profond est d'une merveilleuse légèreté, il charme, il séduit, il envoûte. Deux vieux amis (magnifiques acteurs, mais tous les acteurs sont magnifiques dans ce film) parlent de leur vie en général et de leur prostate en particulier, et dans l'intervalle, toutes les distances sont possibles pour regarder le monde : avec humour, avec émotion, avec drôlerie, avec cynisme, avec cruauté, avec distance ou de tout près. Ça donne une galerie de portraits et de facettes parfaitement réjouissantes, charnelles, sensibles, émouvantes, grotesques. Les chorégraphies de la masseuse, la théorie des baigneurs, la sinistrose des salles à manger de palace, les corridors et les espaces du palace, le professeur d'alpinisme, la miss Univers, l'émissaire de la reine... Les personnages surgissent, disparaissent, réapparaissent pour brosser une vision du monde en éclats et facettes, avec toujours ce talent d'éviter le lieu commun pour montrer le potentiel d'un moment, la densité d'un échange, l'étrangeté d'un comportement, l'émotion ou la vérité d'un instant ou d'une parole. C'est un film aérien sur la lévitation, une interrogation sur l'épaisseur de la vie, sa fugacité et sa légèreté.
mercredi 7 octobre 2015
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