samedi 30 août 2025

Fims de l'été 2025

VALEUR SENTIMENTALE, Joachim Trier, Danois,Norvégien : Agnes et Nora voient leur père débarquer après de longues années d’absence. Réalisateur de renom, il propose à Nora, comédienne de théâtre, de jouer dans son prochain film, mais celle-ci refuse avec défiance. Il propose alors le rôle à une jeune star hollywoodienne, ravivant des souvenirs de famille douloureux (Allociné) Puissant, profond et sensible. Très beaux portraits de femmes et d'artistes.

REVES, AMOUR, DESIR, ou la Trilogie d'Oslo Dag Johan Haugerud, Norvège : Une lycéenne tombe amoureuse de son enseignante (Rêves). Un infirmier gay et une médecin hétéro confrontent leurs expériences et leurs divergences sur un ferry (Amour). Un ramoneur hétéro perturbe les certitudes de son entourage en révélant une aventure homosexuelle (Désir ). Les chemins de traverse de l’amour et de l’attirance physique. Comme le dit L'Obsl’impact fantasmatique du discours, sa façon de nourrir et de déstabiliser notre imaginaire érotique, ainsi que les limites de notre prétendue libération. Remarquable d’intelligence. Mon préféré reste le premier, Rêves, parce que l'écriture du film est sous-tendue par l'écriture du journal de la jeune fille.

TOUCH, Nos étreintes passées, Baltasar Kormákur, Islande : Au crépuscule de sa vie, Kristofer, un islandais de 73 ans, se met en tête de retrouver la trace de Miko, son amour de jeunesse. Il s'envole alors pour Londres, à la recherche de ce petit restaurant japonais où ils se sont rencontrés cinquante ans plus tôt. Kristofer l'ignore, mais sa quête, à mesure que les souvenirs refont surface, va le mener jusqu'au bout du monde (Allociné). Très subtil et émouvant, m'a donné envie de lire des livres de l'auteur Ólafur Jóhann Ólafsson 

A NORMAL FAMILY Hur Jin-ho, Corée : 2 couples ont l'habitude de se retrouver dans un restaurant chic. Sourde rivalité entre les 2 frères (l'avocat riche, le médecin altruiste). Leurs enfants sont impliqués dans un sordide fait divers. Qui va réagir comment ? Froid dans le dos.

BRIEF HISTORY OF A FAMILY Jianjie Lin, Chine: Wei est le fils unique d’une famille aisée, dans la Chine moderne et urbaine. Alors qu’il se rapproche de Shuo, un camarade d’école plutôt mystérieux, celui-ci commence à s’immiscer dans leur quotidien. Peu à peu, sa présence semble perturber l’équilibre familial (Allociné). Efficace et glaçant, de même que l'univers décrit, celui de bourgeois très aisés et occidentalisés 

ISLANDSJan-Ole Gerster Allemagne : ex champion de tennis devenu coach dans un complexe touristique des îles Canaries, Ace lance des baballes, s'emmerde, picole. Jusqu'à l'arrivée d'un couple auquel il sert de guide. Ebauche d'idylle avec l'épouse ? L'a-t-il déjà rencontrée ? Mais le mari disparaît. Intrigue, enquête, fausses pistes, rebondissements... le démarrage est un peu flegmatique et convenu mais ça devient distrayant quand l'enquête commence.

PERLA, Alexandra Makarová : Vienne, dans les années 1980, une artiste qui a fui la Tchécoslovaquie communiste avec sa fille Julia s’est construit une nouvelle vie avec Josef, son mari autrichien. Elle est rattrapée par son passé quand Andrej, le père de Julia, tente de la recontacter. Pas mal, sans surprise.

AMELIE : dessin animé qui raconte l'enfance d'Amélie Nothomb. 

7 JOURS, Ali Samadi Ahadi, Iran : Myriam, activiste et militante pour les droits de l’Homme, est emprisonnée depuis des années en Iran loin de son mari et de ses enfants. Lorsqu’elle obtient enfin une permission pour raisons médicales, elle a 7 jours pour décider de fuir le pays et retrouver sa famille ou de rester en Iran pour continuer sa lutte.(Allociné) Tout est assez prévisible jusqu'à ce qu'elle arrive à passer la frontière. Mais l'étoffe des héros et la très haute opinion de sa mission, très peu pour moi.

ALPHA ;  cf avant

Alpha

 Julia Ducournau, C’est un film bruyant à tous les sens du terme avec une complaisance pénible à montrer des trucs dégueulasses, à commencer par cette enfant armée d’un gros feutre qui relie des points. Sauf que ce sont des trous de shoots et que l’innocente enfant dessine sur une peau ravagée de drogué en manque (ou qui l’a été ou qui va l’être). « C’est plus joli comme ça », dit-elle. Pour trouver un sens à cette dévastation ? Se protéger du spectacle de ce type inquiétant et vaguement comateux ?
Le deuxième truc dégueulasse, c’est une énorme aiguille qui bâcle, en énorme gros plan, le tatouage d’un A monstrueux sur le bras d’Alpha dans le contexte sordide d’une fête, càd beuverie entre jeunes pleine de bruit, d’alcool, de drogue où la malheureuse Alpha, 13 ans, au bord du coma éthylique, a l’air à moitié inconsciente, à moitié consentante. D’où l’idée subliminale que cette séquence ressemble à un viol. Alpha est donc marquée - c’est Mélissa Boros, la seule vraie réussite du film et héroïne dudit film, avec ou sans jeu de mot - et potentiellement contaminée dans le contexte d’une mystérieuse épidémie (quelque chose entre sida et covid) qui pétrifie peu à peu les malades : effets à moitié fascinants à moitié répugnants de corps marbrés en phase de pétrification, les maquilleurs/effets spéciaux s’en sont donné à cœur joie dans les effets de marbrures, fissures et fractures. Et après, la mort, la mort, la mort sous forme de corps houssés sur des brancards dans les couloirs de l’hôpital. Soit. 
Troisième personnage, la mère (célibataire, bien sûr, et docteure de la misère humaine dans un hôpital débordé de malades à des stades divers de pétrification). En plus de son adolescente de fille, Alpha, elle est affligée d’un frère drogué, qu’on voit complaisamment à toutes les phases de son addiction, entre shoot, catalepsie, manque… tout y passe, mais la sœur veut à tout prix protéger/sauver/aider son frère, même si c’est toxique pour sa fille, même si elle veut aussi la sauver/protéger, et aussi les malades. C’est Mère Courage au cœur universel. Le film bringuebale dans cet univers plombé, sans issue, déglingué. So what, une fois planté ce décor ? Rien, ça tourne en boucle. Quelques scènes intéressantes -ce sont bien les seules - tournent autour de l’adolescence, d’autres sont bruyamment caricaturale (la fête de l’Aïd en famille). C’est quoi, l’histoire ? Protéger Alpha ? Sauver le frère ? Survivre dans un monde saturé ? On attend impatiemment la fin, en se bouchant les oreilles quand la musique joue plus fort pour surligner l’intensité de certaines scènes, et on se demande pourquoi plonger dans ce chaudron infernal. Et pourquoi ces mystérieuses références à l’univers perdu (kabyle ou berbère ?) de la grand-mère, hantée par la malédiction du Vent Rouge. Parce qu’il y a toujours quelque chose qui nous échappe ? Parce l’alpha et l’omega ? Parce que tout a une fin, heureusement, et surtout quand c’est un film m’a-tu-vu  et barbant, trop long et trop lourd.