Ça commence comme un bouillon vibrionnant dans une espèce de cabaret vaguement décadent, comme un aperçu de l’enfer où des corps hystérisés se contorsionnent, torturés par le rythme forcené de la musique hypertrophiée (batterie féroce et accents orientalisants). La lumière est crépusculaire, une espèce de fumée aggrave la pénombre, des effets de rideau et de lustre géant cherchent l’emphase. Les corps et leurs mouvements sont parfaits, bien qu’entravés d’un amalgame de costumes (baroques ? C’est à dire une totale liberté de leur mettre tout et n’importe quoi sur le dos, de la robe de soirée en sequins rouges au caleçon en cuir sur tire-chaussettes, façon jeune hitlérien en goguette). Est-ce qu’il faut penser à Cabaret ? A une discothèque infernale, un culte barbare, une bacchanale ? A la longue, le bouillon est brouillon, ils n’en finissent pas de s’adonner à leur enfermement et leur culte d’eux-mêmes, le trop plein de costumes bâtards brouille la perception, c’est répétitif et interminable. Heureusement qu’il y a la deuxième partie, les corps libérés de leurs stupides costumes, l’esprit de la danse s’empare de la scène, les danseurs deviennent individuellement et collectivement un corps de ballet, tout en fluidité et viscosité, ils s’amalgament, se séparent, s’enlacent, se prennent et se déprennent. Ça s’étire et se compacte, c’est fluide et puissant, une magnifique énergie irrigue la scène. Est-ce qu’il faut comprendre qu’il y a un avant et un après, l’après étant celui de la libération ? sublimation ? spiritualisation ? Soit, mais quel dommage que l’avant soit si long et répétitif, alors que l’après est inlassablement captivant.
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