Thomas Ngijol : adaptation d' Un crime à Abidjan (1999), de Mosco Levi Boucault -milieu des années 1990. Ici, c'est Yaoundé : le commissaire Billong, interprété par Ngijol lui-même, intègre et pétri de valeurs est aux prises avec les délinquants, des équipes moyennement fiables, et plusieurs maux endémiques : pauvreté, corruption, coupures de courant, hôpitaux pour ceux qui paient... Aux prises également avec sa famille qui affronte son intransigeance et ses principes d'éducation un poil trop rigides. Sa femme lui reproche d'être prisonnier de son métier et de ne pas voir sa famille. C'est le fatalisme de l'histoire qui est frappant : les voyous sont comme ça, les policiers comme ça, les enfants, les traditions aussi... la vie est comme ça, et chacun se débrouille comme il peut dans un mélange d'actions à entreprendre, d'impuissance et de fatalité. Tout le monde joue son rôle à la place qui est la sienne, (sauf la fille aînée, en conflit avec son père, parce qu'elle essaie de se créer une vie indépendante) et rien ne risque de changer, quel que soit le volontarisme du commissaire. Belles scènes de ville la nuit, de descentes de police, d'interrogatoires musclés. Film prenant et convaincant.