vendredi 30 juillet 2021
La Loi de Téhéran
Saeed Roustayi. Le film commence par une haletante course-poursuite aux trousses d'un dealer. Un semi-échec, prélude à un changement de méthode. Lassé du menu fretin et pour mettre la main sur un gros poisson, le chef de la brigade des stupéfiants de Téhéran orchestre un gigantesque coup de filet dans les bas-fonds de Téhéran (incroyable traque dans le bidonville de canalisations, suivie d'une non moins spectaculaire scène d'incarcération dans des geôles sordides). Les raflés, c'est la "matière" de l'enquête, c'est ce ramassis de voyous et de drogués que les flics vont cuisiner, acculer, menacer pour qu'ils lâchent des infos sur leurs fournisseurs. Curieusement, au gré des scènes "coups de poing", des interrogatoires, chantages, arrestations, trahisons, brutalités, manipulations, menaces pour mettre la mains sur le "boss", le réalisateur porte sur cette misère un regard d'une humanité étonnante. Même chez le dealer, malgré ses ruses, mensonges et autres échappatoires, une forme d'humanité transparaît à mesure que l'étau se resserre. On en vient à admettre, dans ce chaos, que la drogue est un des rares vecteurs d'ascension sociale quand on vient des bas-fonds, le moyen de protéger sa famille, l'extraire de cette vie de merde, envoyer les enfants à l'université... Quant au final, c'est une conclusion d'une violence glaçante. Film puissant, noir, désespéré, désespérant avec en filigrane une impression de fatalité et d'impuissance et l'idée que tout sera toujours à recommencer.
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